Aberdeen Standard en tête du top 5 des fonds axés sur la dette émergente

En 2019, les placements risqués ont brillé. Les obligations affichant des rendements négatifs ont atteint un encours record et les investisseurs obligataires avaient peu d’alternatives pour générer un rendement positif. Le seul choix pour grappiller un peu de performance consistait à se positionner de manière plus osée sur la courbe de risque. En 2019, les investisseurs ayant opté pour la dette émergente ont été royalement récompensés, pour peu qu’ils aient su contourner les problèmes et pièges du marché.

Le top 5 de cette semaine est consacré aux fonds d’investissement de la catégorie des obligations internationales des marchés émergents libellées en devises fortes, sur la base de leur performance sur l’année 2019.

L’indice JPM GBI-EM Global Diversified, composé d’emprunts d’État des marchés émergents émis en devises locales, a progressé de 15,6 % en 2019. Sur la décennie écoulée, seule l’année 2010 a été un meilleur cru, avec +23,7 %. Les 1,5 % abandonnés en 2018 ont largement été regagnés. L’indice JPM EMBI Global Diversified, qui, pour sa part, reflète l’évolution de la dette des marchés émergents en devises fortes, a encore fait meilleure figure, avec une avancée de 17,2 % en 2019.

Jeffrey Schumacher, analyste chez Morningstar, constate que l’évolution des flux vers les différents fonds, en 2019, reflète bien l’engouement des investisseurs pour les titres plus risqués. Les fonds axés sur la dette émergente en devises fortes avaient enregistré fin novembre une collecte de plus de 11 milliards d’euros – en termes d’importance, le deuxième afflux de la décennie écoulée. La sous-catégorie figure donc clairement parmi les chouchous des investisseurs, qui n’ont placé qu’un peu plus de quatre milliards d’euros dans les fonds ciblant la dette émergente en devises locales. 

Éviter les embûches 

Si ces chiffres semblent esquisser une année parfaite pour la dette émergente, les investisseurs ont toutefois dû veiller à contourner un certain nombre de pièges. Les pressions conjoncturelles, les restrictions à l’exportation et les tensions commerciales planétaires ont aussi pesé sur le climat d’investissement. Si l’on tient compte aussi de la volatilité (parfois très marquée) des devises locales, des troubles politiques et de l’impact de la politique monétaire, l’univers d’investissement reste complexe.

En 2019, les investisseurs ont notamment dû composer avec les manifestations au Chili, en Égypte, au Liban et en Équateur. Une restructuration de l’immense dette libanaise et argentine semble en outre de plus en plus probable. Récemment encore, la Banque mondiale faisait part de ses inquiétudes sur l’ampleur de la dette émergente. Fin 2018, cette dernière atteignait en effet 55 milliards de dollars, soit 168 % du produit intérieur brut. Dans un contexte de taux bas, les pays émergents ont emprunté à tour de bras, si bien que leur endettement atteint un niveau peu soutenable si les taux augmentent et la perspective d’une crise financière se concrétise. 

Ces mises en garde n’ont toutefois pas empêché les investisseurs de faire preuve d’un optimisme grandissant vis-à-vis de la dette émergente au quatrième trimestre. Le marché obligataire a profité de la propension au risque croissante des investisseurs, enhardis par les perspectives conjoncturelles plus favorables, tandis que les emprunts en devises locales tiraient parti de l’affaiblissement du dollar américain. Diverses baisses de taux ont aussi été annoncées par les banques centrales des marchés émergents, ce qui a alimenté l’optimisme.

Le top 5

Aberdeen Standard Investments prend la première place du top 5 de la semaine, avec son fonds Frontier Markets Bond, qui s’est adjugé 20,14 % en 2019. La deuxième place revient au fonds M&G Emerging Markets Hard Currency Bond, avec +18,20 %, et la troisième au fonds AXA Global Emerging Markets Bonds.

Belgique