422362.jpg

Amundi propose un nouveau fonds majoritairement investi sur les obligations sociales, une classe d’actif en vogue depuis le début de la pandémie de coronavirus. Ce marché est appelé à se diversifier fortement durant les prochaines années. 

Amundi est un des plus importants gestionnaires d’actifs européens, avec une expertise qui a longtemps été axée sur les produits obligataires. Il n’est donc pas étonnant qu’après avoir innové en étant parmi les premiers gestionnaires à proposer un fonds exposé sur les obligations vertes des pays émergents, la société de gestion française est aujourd’hui parmi les pionniers proposant un produit investi sur les obligations sociales. 

Crise sanitaire

A sa tête, Isabelle Vic-Philippe affiche une très longue expérience (plus de 30 ans) sur les marchés obligataires. L’émergence de cette classe d’actifs ne constitue pas une surprise à ses yeux, même si la pandémie de coronavirus a clairement accéléré le nombre et le volume des émissions depuis le début 2020. « Un certain nombre de dépenses publiques ont été décidées depuis mars dernier, qui pouvaient directement entrer en considération pour la catégorie des obligations sociales, notamment tout ce qui concerne la préservation de l’emploi ». 

Les banques ont été au centre de cette vague. Elles ont été incitées à maintenir le robinet de crédits ouvert pour les PME, et se sont donc tournées vers le marché des obligations sociales pour financer cette politique soutenue par diverses garanties gouvernementales. « Tout ce qui touche au chômage partiel a été une grande source d’activité ». Après avoir triplé l’année dernière (avec un volume d’émissions de 138 milliards d’euros), le marché des obligations sociales est resté très dynamique depuis le début 2021 avec 116 milliards euros de nouvelles émissions. « Nous nous dirigeons vers un nouveau record, avec un marché dont la taille devrait assez facilement dépasser 300 milliards d’euros d’ici la fin de l’année ». 

Emetteurs

Pour pouvoir être caractérisé d’obligations sociales, l’émetteur doit respecter les Social Bonds Principles, et donc avoir une grande transparence quant à la manière dont seront utilisés les fonds empruntés. « Le reporting doit être détaillé, notamment dans le processus de sélection et d’utilisation des fonds ».  Pour le moment, ce marché reste dominé par les émetteurs publics (supranationaux, régions, gouvernements), même si Isabelle Vic-Philippe s’attend à ce que les entreprises privées soient de plus en plus présentes durant les prochaines années. 

« Nous avons déjà une société britannique active dans le domaine du crédit aux candidats propriétaires en provenance de populations spécifiques (personnes qui cumulent deux emplois, primo-accédants, etc), ou une autre qui fait du leasing automobile pour personnes handicapées avec des tarifs compétitifs. Les banques, qui ont mis en place un mécanisme de sélection des emprunts sociaux, devraient logiquement continuer à être actives sur le marché ». A l’inverse, tous les mécanismes liés au financement du chômage partiel devraient disparaître avec la réouverture. A moyen terme, elle s’attend à un marché primaire qui devrait se stabiliser autour de 100 milliards d’euros de nouvelles émissions par an. 

Succès commercial

Amundi Social Bonds (ISIN : FR0013531274) a été lancé à la fin de l’année 2020, avec une exposition qui privilégie les obligations sociales, qui doivent représenter au minimum 75% des actifs sous gestion. Le solde est exposé davantage sur des émissions corporate afin de pouvoir relever le rendement (pour viser une stabilité des actifs sous gestion et protéger le capital) et apporter plus de diversification. « Dans cette poche résiduelle, nous privilégions les émetteurs corporate qui ont les meilleures pratiques sociales ». 

Le marché des social bonds reste actuellement fortement tourné vers l’Europe, avec 65% des projets dans le fonds qui sont situés sur les différents marchés européens. « Nous avons toutefois des émissions intéressantes qui commencent à venir sur le marché en vue de développer des régions très pauvres, par exemple en provenance de pays comme le Chili ou le Mexique ». 

Le fonds répond à l’article 9 de la législation SFDR (la plus restrictive) et a également reçu le label Towards Sustainability de Febelfin. Depuis son lancement, le fonds a rassemblé des actifs sous gestion tournant autour de 170 millions d’euros. « La demande est soutenue, de la part d’institutionnel et de distributeurs qui apprécient la thématique claire au niveau de l’univers obligataire ». 

Lisez également l’interview récent avec Amundi ICI

Author(s)
Categories
Target Audiences
Access
Limited
Article type
Article
FD Article
No