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Taubes (Amundi Pioneer) pense que le marché anticipe trop de baisses de taux en provenance de la Réserve Fédérale. Les valeurs cycliques pourraient profiter d’un environnement macroéconomique qui surprendra favorablement. La valorisation du marché américain reste attractive vu le niveau des taux obligataires. 

« La récente faiblesse des indices manufacturiers américains est directement liée aux incertitudes quant à la politique tarifaire, mais également par le ralentissement des commandes enregistré chez Boeing au début de l’année. Dans l’ensemble, l’économie ne s’est pas si mal comportée, et nous pensons que les marchés ont exagéré l’ampleur des problèmes économiques », souligne Ken Taubes (Chief Investment Officer pour les Etats-Unis chez Amundi Pioneer). « Pour que la Fed descendre ses taux à trois ou quatre reprises durant les prochains mois, il faudrait que quelque chose de plus grave se produise ». 

Guerre commerciale

Il souligne également que la longueur du cycle économique américain s’explique par l’absence des excès qui ont souvent caractérisé les excès des précédentes phases d’expansion.  « La hausse des taux directeurs a contribué à ralentir la machine, mais l’économie reste dans un état satisfaisant avec une inflation qui reste basse et des conditions financières qui restent satisfaisantes ».
Ken Taubes indique que le besoin d’arriver à un accord commercial durant les prochains mois va se faire de plus en plus pressant. « Jusqu’ici, les tarifs ont été mis en place de manière à avoir un impact limité sur le consommateurs américain. Mais le troisième tour d’augmentations tarifaires pourrait avoir un impact beaucoup plus significatif sur les consommateurs, et les entreprises pourraient aussi encaisser une partie de l’impact avec des marges bénéficiaires qui restent à des niveaux proches des plus hauts historiques ». 

Résultats sous pression

Il souligne également que le redressement des résultats par action dépendra d’une détente sur le front des tensions commerciales, et d’une correction sur la croissance des stocks enregistrée au premier semestre. « C’est à partir de ce moment là que nous pourrons assister à un redressement généralise des résultats par action ». Dans l’intervalle, il estime que la valorisation du marché américain n’est pas excessive dans un contexte où les taux obligataires restent à des niveaux attractifs. Dans un contexte où la croissance économique devrait rester solide, Ken Taubes estime que la valorisation des valeurs cycliques reste particulièrement attractive. 

Concernant les valeurs technologiques, il ne s’attend pas à ce que le monde politique force une séparation de ces grandes sociétés. « Le principal problème à l’heure actuelle n’est pas spécialement leur taille ou la qualité des services qu’elles proposent, mais bien l’utilisation des données privées. Et ce n’est pas en séparant ces grandes sociétés que ces problèmes de sécurisation des données vont être améliorés ». 
« Dans le domaine du crédit, il existe quelques zones où la valorisation est moins favorable, notamment celles où les entreprises ont beaucoup emprunté pour financer des programmes de rachat d’actions ou des acquisitions ». Et de souligner qu’il préfère être actuellement positionné sur le marché de la dette titrisée. « Même si la crise de 2008 fut provoquée par ce segment du marché, nous ne pensons pas que les problèmes viendront deux fois du même segment du marché ». 

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