Les actions américaines sont chères sur le long terme. Corrigées pour les fluctuations de conjoncture, elles n’ont dépassé le seuil actuel qu’à deux reprises depuis 1881, respectivement à la fin des années 1920 et des années 1990. 

C’est ce qu’affirme Paul Jackson, global head of asset allocation research de l’asset manager Invesco, dans une analyse. L’économe se base sur le fameux Schiller P/E, le ratio cours/bénéfice dont le bénéficie durant la dernière décennie constitue le point de départ. Cette méthode de calcul extrait les effets conjoncturels des valeurs. Les économes considèrent ainsi qu’il s’agit d’un meilleur élément de prédiction des rendements des actions que les « simples » ratios cours/bénéfices.

Le Schiller P/E dépasse pour l’instant les 30 points, ce qui ne s’était produit que deux fois depuis 1881. Selon Paul Jackson, il s’agit d’un red flag : à chaque fois que ce ratio c/b a dépassé la barre des 30 points aux États-Unis, les actions américaines ont affiché un rendement négatif au cours des dix années suivantes.

Paul Jackson épingle également une autre évolution majeure : la corrélation entre le rendement et les cours des actions aux États-Unis est en pleine mutation. Depuis le début du siècle, un rendement à dix ans haussier s’accompagne dans la plupart des cas d’une hausse du cours d’actions, et vice versa. Or, depuis le début de cette année, les marchés d’actions ont précisément réagi positivement aux rendements baissiers, par exemple suite à la perspective de la diminution des taux par la Fed. Un phénomène en phase avec la théorie économique classique et la période qui précède l’an 2000. Cela peut signifier que la valeur prédictive du marché des obligations augmente, constate Paul Jackson.

Il préfère toutefois se tourner vers des « méthodes d’évaluation absolues » telles que le ratio Schiller P/E. Que le rendement augmente ou diminue, ce critère indique clairement qu’il sera difficile d’obtenir des rendements optimaux à moyen terme sur le marché des actions américaines. Au cours de la période écoulée, l’indice boursier le plus performant a été le S&P, qui a récemment dépassé la limite psychologique clé des 3000 points.

 

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