James Ross, Janus Henderson
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Ross (Janus Henderson) souligne les nombreuses opportunités qui existent actuellement sur les marchés européens, avec des secteurs qui peuvent sortir largement renforcé par les changements structurels qui interviendront dans l’économie lorsque la crise du coronavirus sera terminée. 

Les marchés boursiers et l’économie ont subi un choc extrêmement violent, qui a entraîné une réaction rapide et d’une ampleur sans précédent de la part des pouvoirs publics et des banques centrales. « Les marchés ont corrigé de 36% en 20 séances, avec des valorisations qui ont rapidement intégré une forte baisse des attentes bénéficiaires », souligne James Ross (gestionnaire du fonds Janus Henderson Horizon Pan European Equities). Dans le même temps, la volatilité a rapidement explosé vers de nouveaux sommets, un signe que les marchés détestent l’incertitude. Il reste encore de nombreuses zones d’ombre pour les prochaines semaines, la principale étant l’évolution de l’épidémie aux Etats-Unis.

Réponse rapide  

La réponse des banques centrales a été beaucoup plus rapide et massive que durant la grande crise financière de 2008. Pas moins de 18 banques centrales ont assoupli leur politique monétaire, avec 65 baisses de taux directeurs et des injections de liquidité de plus de 7.000 milliards de dollars. Et dans le même temps, les politiques budgétaires ont également vu l’injection de 4.000 milliards de dollars pour soutenir l’activité économique. 

« Les autorités ont rapidement pris conscience qu’un support massif était nécessaire pour soutenir l’économie ». De leur côté, les entreprises se montrent très transparentes, ce qui permet d’avoir une bonne idée des secteurs qui vont s’en sortir plus ou moins bien. « A l’heure actuelle, un manque de communication de la part d’une entreprise cotée serait très mal perçu par les investisseurs ». 

Actualisation 

James Ross rappelle que la valorisation d’une entreprise provient de l’actualisation des flux financiers disponibles futurs (cash flows). « Dans l’absolu, les prochains 12 à 24 mois n’ont que peu d’impact sur la valorisation actuelle d’une entreprise ». Une société qui perdrait l’ensemble de ses flux de trésorerie en 2020 et 70% en 2021 subirait un impact d’environ 13% sur la valorisation actuelle. « Si la société reste opérationnelle, un grand choc à court terme n’aura qu’un impact limité». 

« En tablant sur une reprise économique en 2021, la valorisation actuelle intègre déjà beaucoup de mauvaises nouvelles. Aux niveaux actuels, les investisseurs devraient chercher à acheter plutôt qu’à les vendre. Que le plus bas soit atteint dans un mois ou dans six, l’essentiel de la baisse a déjà été encaissée ». 

Gestion fondamentale

Janus Henderson Horizon Pan European Equities vise des entreprises avec des fondamentaux solides, avec une philosophie d’investissement qui vise des sociétés de qualité qui vont typiquement mieux résister durant les phases de correction. Le portefeuille est relativement concentré autour de 38 positions, presque 50% des actifs sous gestion sur les dix premières valeurs du portefeuille. 

« Notre portefeuille est assez concentré, et construire un dossier pour entrer sur une nouvelle position prendra souvent beaucoup de temps. A tout moment, notre liste d’achat va comprendre typiquement quatre ou cinq sociétés. Notre habitude n’est pas d’agir rapidement, et nous ne vendons typiquement une position que si un événement va impacter les fondamentaux d’une entreprise. Il n’est pas non plus dans nos habitudes de faire tourner notre allocation pour profiter d’un rebond pour les valeurs cycliques, un phénomène que nous observons traditionnellement durant les sorties de crise ». 

Changement structurel

Depuis le déclenchement de la crise, il a surtout renforcé diverses positions dont la pertinence a été renforcée, notamment Telecom Italia ou ASML. A plus long terme, James Ross souligne que la crise actuelle pourrait entraîner des modifications dans les comportements économiques qui ne seront pas neutre pour les différents secteurs. 

« Cette crise va accélérer la virtualisation de l’environnement de travail, d’autant que les sociétés vont désormais veiller à avoir une structure qui va leur permettre d’opérer à distance ou de continuer à produire avec des effectifs réduits ». Dans le même temps, le besoin de distanciation sociale va se traduire par des rythmes de croissance plus rapide dans des segments tels que l’hygiène, le commerce en ligne, les services de livraison à domicile, la technologie, les télécoms, les services de jeux en ligne, l’automation, la durabilité  ou les soins de santé.

 « Ces différents segments représentent déjà plus de 60% de l’allocation de notre portefeuille, et nous avons profité des dernières séances pour relever notre exposition sur certains noms tels que Prosus (qui détient une participation importante dans Tencent) ou Delivery Hero. A moyen terme, nous allons chercher nous positionner sur l’automatisation ».  A l’inverse, l’immobilier, les banques, les compagnies aériennes, les producteurs de pétrole ou les restaurants vont subir un impact structurel suite à cette crise.

Le fonds Janus Henderson Horizon Pan European Equities a eu un rendement de -16,51% depuis le début de cette année. Sur 3 et 5 ans la perte annualisée est de -2,36 et - 2,64%.

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