La période actuelle est stressante pour les constructeurs automobiles. Le président américain Trump pourrait décider cette semaine d’augmenter les taxes douanières sur les importations de voitures européennes. Les négociations avec l’U.E. sur un accord commercial plus étendu se sont terminées sans résultat. La période est également incertaine pour les constructeurs automobiles américains. Si le nouveau traité commercial avec le Mexique et le Canada n’est pas approuvé, leurs voitures seront plus chères.
En février de cette année, le gouvernement américain a décidé que l’importation de voitures de tourisme et d’accessoires menaçait la sécurité nationale des États-Unis. Selon les observateurs, il s’agissait d’une manœuvre politique visant à ouvrir la porte à une hausse des taxes à l’importation sur la vente de voitures européennes aux États-Unis. Une période de négociations de 180 jours a été prévue pour arriver à un accord commercial étendu entre les États-Unis et l’U.E. mais ces pourparlers ont pris fin le 13 novembre sans donner le résultat souhaité. La balle est à présent dans le camp du président Trump. Il peut en principe déjà décider cette semaine d’augmenter les taxes sur les voitures européennes.
L’Allemagne surtout attend nerveusement l’évolution de la situation. Ces dernières années, le secteur automobile allemand a dû gérer de sérieux revers - comme le scandale du dieselgate - et peut se passer aisément d’une augmentation des tarifs douaniers sur son principal marché exportateur. En outre, l’industrie automobile chez nos voisins de l’est subit une grave crise depuis le début 2018 à la suite de problèmes de production liés aux nouvelles normes d’émission. Le niveau de production en Allemagne est dès lors retombé à un niveau inférieur à celui atteint lors de la récession de 2009. La baisse spectaculaire de la production automobile a contribué dans une large mesure à la récession industrielle à laquelle l’Allemagne est confrontée cette année.
La plupart des analystes politiques prévoient que le gouvernement américain reportera encore de six mois la décision sur la tarification des voitures européennes pour ainsi continuer à exercer une pression sur l’U.E. Une escalade du conflit avec l’U.E. ne fait actuellement pas du tout l’affaire de Trump, maintenant que des progrès sont enregistrés dans les pourparlers commerciaux avec les Chinois. Trump veut être réélu l’an prochain comme président et a dès lors besoin d’un bon rapport économique. Entre-temps, il s’avère que le conflit commercial mené par Trump a également été préjudiciable à l’économie américaine. Il ne veut pas donner des munitions supplémentaires à ses challengers dans les débats électoraux.
Les constructeurs automobiles américains vivent également une attente stressante. Le président Trump veut remplacer l’ancien accord commercial ALÉNA, qui est selon lui défavorable aux États-Unis, par un nouveau traité commercial (ACEUM) avec le Mexique et le Canada. L’ACEUM doit encore être ratifié par le Congrès américain. Si le traité n’est pas approuvé, les règles plus strictes de l’OMC seront appliquées, qui feront flamber les coûts de production pour les constructeurs automobiles américains. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour les constructeurs automobiles des deux côtés de l’océan Atlantique.