Les États-Unis et la Chine mettent au point un accord visant à lever par étapes les tarifs douaniers. C’est du moins ce qu’a déclaré cette semaine le ministre chinois du commerce, ce qui a eu directement un impact positif sur les bourses européennes.
Depuis quelques semaines règne l’espoir de voir les USA et la Chine faire à tout le moins une pause dans le conflit qui les oppose, avec un accord intermédiaire qui serait conclu d’ici la fin de l’année. Et on espère dès lors que les USA renonceront à leurs intentions de taxer plus fortement l’ensemble des importations chinoises à partir du 15 décembre. Mais aujourd’hui, le ministre chinois du commerce suggère que les droits en vigueur de part et d’autre sur les importations pourraient être supprimés, mettant ainsi les deux pays et leurs échanges sur un pied d’égalité. Il ne précise toutefois pas quand une telle mesure devrait intervenir.
Dans l’intervalle, les USA et la Chine ont nettement pris conscience du préjudice engendré par leur guerre commerciale. Au premier semestre de cette année, les exportations chinoises à destination des États-Unis ont chuté d’un quart. Et celles des USA à destination de la Chine affichent également un recul, même si c’est dans une moindre mesure.
Donald Trump a aussi dû faire face à des critiques émanant de sa base électorale. Le secteur industriel américain est sous pression, et les agriculteurs se plaignent de ne plus pouvoir écouler leurs produits agricoles en Chine. Or, le souhait le plus cher de Donald Trump, c’est d’être réélu en novembre 2020, et pour cela, il doit impérativement présenter un rapport économique favorable. Un accord intermédiaire avec la Chine peut certainement contribuer à cet objectif.
Les récentes rumeurs positives faisant état des négociations commerciales entre les deux grandes puissances ont nettement rassuré les marchés. Depuis quelques semaines déjà, les actions américaines recherchent des positions plus élevées, et les marchés des taux d’intérêt ont abandonné leur crainte de voir l’économie américaine entrer en récession.
La Chine panse ses blessures, mais elle a les reins solides. Au troisième trimestre de cette année, la croissance économique y est retombée à 6%, un chiffre inférieur aux attentes, et son plus bas niveau en 30 ans. Il semblerait que Donald Trump en soit responsable, mais l’économie chinoise avait déjà commencé à ralentir avant que ne débute la guerre commerciale. Le gouvernement chinois a immédiatement mis en œuvre un plan de relance intensif : les impôts ont été revus à la baisse, les banques ont pu octroyer davantage de crédits, et les autorités locales se sont mises à investir. Mais le conflit commercial a partiellement étouffé dans l’œuf ces mesures de croissance.
Pour l’Europe, et même pour la Belgique, il est essentiel que le miracle de la croissance chinoise puisse renaître. L’Allemagne et sa production industrielle sont extrêmement dépendantes de la Chine. Or, aujourd’hui, leur situation se dégrade à nouveau. Ce qui met la pression sur l’industrie belge, qui fournit énormément de pièces et composantes à l’Allemagne. Nous avons donc tous intérêt à ce que Donald Trump et Xi Jinping se mettent rapidement d’accord.