Bien que les données économiques confirment encore que la croissance de l’économie mondiale ralentit, la récession reste peu probable dans la plupart des pays. Tel est ce qu’affirme Guy Wagner, économiste en chef de la Banque de Luxembourg, dans son analyse mensuelle ‘Highlights’.
Aux États-Unis, le marché du travail continue d’afficher de bons résultats. Ainsi, la croissance de l’emploi a été particulièrement forte en janvier, malgré la fermeture partielle des services publics. En Europe, le ralentissement est plus marqué. Au cours des trois derniers mois de l’année dernière, le PIB de la zone euro n’a augmenté que de 0,2% par rapport au trimestre précédent, le chiffre le plus bas en quatre ans », déclare Guy Wagner, économiste en chef et administrateur-directeur de la société de gestion de fonds Banque de Luxembourg Investments (BLI).
« La croissance au Japon reste fortement dépendante du conflit entre la Chine et les États-Unis, qui ralentit les investissements en Chine et réduit donc la demande de biens d’équipement japonais. » En Chine, les autorités ont adopté en réponse au ralentissement économique des mesures de relance monétaire et budgétaire qui pourraient soutenir la croissance au milieu de l’année.
Les États-Unis et l’Europe laissent leur politique monétaire inchangée
Comme prévu, la Réserve fédérale américaine a laissé les taux d’intérêt inchangés lors de la première réunion du Comité monétaire de cette année. La limite supérieure du taux d’intérêt des fonds fédéraux est donc demeurée à 2,5 %. « Toutefois, la banque centrale a adapté sa communication sur la politique future. Elle n’est plus pressée de relever encore davantage les taux d’intérêt, alors qu’elle voulait précédemment maintenir le rythme des hausses de taux d’intérêt », souligne l’économiste.
Selon le président Jérôme Powell, cet ajustement est justifié par les nombreux facteurs négatifs qui affectent la situation économique, tels que le ralentissement économique en Chine et en Europe, l’incertitude entourant le Brexit, la guerre commerciale avec la Chine et la fermeture partielle des services publics américains. En Europe, la BCE n’a pas modifié sa politique monétaire lors de sa première réunion de l’année.
Marchés boursiers en forte hausse en janvier
Après la forte correction de décembre, les marchés boursiers ont fortement rebondi en janvier. En conséquence, les principaux indices se sont sensiblement améliorés. « La reprise a également été assez similaire d’un point de vue sectoriel. La meilleure performance a été obtenue par le secteur de l’énergie, et même la plus faible, le secteur des services publics, a considérablement augmenté. »
En janvier, la reprise des marchés boursiers n’a pas inversé la situation sur les marchés obligataires. Le taux d’intérêt des obligations d’État a donc continué à baisser. Le taux d’intérêt à dix ans a été légèrement inférieur aux États-Unis et, dans une plus large mesure, dans la zone euro. « La perspective d’un ralentissement économique et d’une nouvelle baisse de la pression inflationniste maintient les taux d’intérêt à long terme à un bas niveau », conclut Guy Wagner.