L’allocation d’actifs de BNP Paribas Fortis est actuellement neutre à légèrement surpondérée en actions et sous-pondérée en obligations, principalement avec une duration inférieure à la moyenne.
C’est ce que déclare Philippe Gijsels (photo), Chief Strategist de BNP Paribas Fortis en Belgique, dans une interview accordée à Investment Officer.
Nous sommes également surpondérés dans les alternatives et les matières premières. Je préconise les actifs réels depuis un certain temps déjà, et nous nous en tenons à ce positionnement compte tenu de la persistance de taux d’intérêt réels négatifs».
Barbell
La stratégie barbell, qui combine deux «extrêmes», est également un positionnement tactique de la banque depuis un certain temps. Nous avons un bon équilibre entre valeur et croissance. C’est important pour nous d’obtenir le meilleur des deux mondes», déclare M. Gijsels.
Sur le plan thématique, l’équipe de Gijsels investit toujours dans la durabilité, l’énergie verte et l’énergie solaire. Nous devons attendre que le pic de l’inflation soit derrière nous. Nous ne l’avons pas encore eu, mais c’est proche». M. Gijsels pense également qu’il convient d’attendre que les actions que les banques centrales vont entreprendre soient plus claires. Nous pourrons alors être un peu plus optimistes. Nous avons maintenant connu une correction de 20 %, et les secteurs qui commencent à monter en premier prennent souvent la tête d’un nouveau marché haussier».
Il mentionne le secteur des biotechnologies, qui montre une force relative, et le secteur solaire. Ces deux secteurs, dit-il, sont les plus avancés.
M. Gijsels conclut par une mise en garde : «La semaine dernière a été une bonne semaine, mais cela ne suffit pas pour conclure que nous avons touché le fond. Après tout, nous sommes toujours bien en dessous de la moyenne de 200 jours au niveau de l’indice. Nous sommes dans un no man’s land, sans véritable leadership, et il est temps de passer à l’étape suivante».
Le contexte que prévoit BNP Paribas Fortis est celui d’une nouvelle ère. Nous traversons une phase où les actions et tous les autres actifs sont réévalués. C’est une période de réévaluation des prix», déclare M. Gijsels. Selon le stratège du marché, nous vivions dans un monde sans gravité, en raison des taux d’intérêt extrêmement bas et de l’assouplissement quantitatif. Dans chaque crise - de la bulle Internet à la pandémie en passant par la crise financière - la recette était toujours la même : réduire les taux d’intérêt et injecter de l’argent dans le système financier.
Cela a toujours fait grimper le prix des actifs. Mais avec des taux d’inflation autour de 8 %, les taux d’intérêt doivent augmenter et l’assouplissement quantitatif n’est pas non plus une option. Et si vous n’injectez pas de liquidités dans le système, les prix de tout actif vont inévitablement chuter. C’est une chose à laquelle les marchés financiers doivent s’habituer, car nous sommes de retour dans le monde normal où la gravité existe. Les actifs ne peuvent plus voler. Cela rend l’investissement plus difficile, mais aussi intéressant : faire des analyses et acheter les bons actifs redevient intéressant».