Le risque lié à l’investissement dans des producteurs de boissons riches en sucre et de produits alimentaires transformés augmente. Des entreprises telles que Dr Pepper, Coca-Cola et Lindt ne sont pas bien préparées pour faire face à la ‘réglementation du sucre’ plus stricte et à l’évolution des tendances de consommation.

Tel est ce que souligne Candriam dans une étude approfondie sur ‘le coût caché du sucre’. Dans le cadre de cette étude, la société de fonds belge a publié les résultats d’une étude d’engagement auprès d’entreprises de production de boissons et produits alimentaires.
Bouleversement
Selon Solange Le Jeune, analyste ESG, et Wim van Hyfte, responsable mondial Responsible Investment & Research chez Candriam (photo), la prise de conscience du fait que le sucre est une cause majeure d’augmentation des coûts de santé bouleverse l’industrie alimentaire et des boissons.
Plusieurs études ont montré qu’il existe une corrélation entre la consommation de sucre et l’obésité. Suite à cette prise de conscience, la demande en produits sains à faible teneur en sucre a augmenté.
Les gouvernements demandent aux entreprises actives dans le secteur alimentaire de fournir des informations plus précises et plus claires sur les étiquettes des produits. Dans l’intervalle, ils prélèvent une ‘taxe sur le sucre’ sur les produits trop riches en sucre, ce que les acheteurs de ces produits malsains pourraient finalement ressentir dans leur portefeuille.
Selon Candriam, ces développements conduiront à une augmentation de la part de marché des marques profilées ‘saines’, au détriment des marques traditionnelles.
Actions
La société de fonds avait auparavant établi une ‘carte du sucre’, dans laquelle la teneur en sucre des produits des entreprises alimentaires était comparée à l’exposition de ces mêmes entreprises à la réglementation applicable au sucre.
En Amérique, en Europe et en Australie, par exemple, il existe une importante réglementation dans le domaine du sucre, et l’évolution de la tendance chez les consommateurs est en plein essor. Selon Candriam, les entreprises alimentaires de ces pays verront prochainement leurs marges se réduire plus rapidement.
Les fabricants de boissons, en particulier, occupent une place importante sur la carte du sucre. De plus, selon Candriam, les entreprises les moins bien placées sur la carte sont aussi les moins disposées à s’attaquer aux risques ou à faire preuve de transparence à leur égard.
Sociétés dans le portefeuille
Cela ne signifie pas pour autant que la société de fonds belge n’investit pas dans des fabricants de produits riches en sucre. Candriam a une ‘exposition modérée’ aux entreprises les plus mal placées telles que Lindt, Coca-Cola et Monster. Candriam a également une exposition modérée à des sociétés présentant un ‘risque moyen’, telles que Danone et PepsiCo.
Le Jeune et Van Hyfte conseillent à leurs collègues gérant les portefeuilles dans lesquels ces sociétés sont incluses de soumettre ce type de fabricants à une analyse complémentaire. Comment l’entreprise se situe-t-elle par rapport à ses concurrents lorsqu’il s’agit de gérer les risques croissants liés au sucre ? Les risques liés au sucre ont-ils été inclus dans la valorisation d’une entreprise, ou le modèle de valorisation doit-il être adapté en conséquence ? Autre possibilité : Réduire la position.
Engagement
Sur la base d’une récente ronde d’engagement parmi les fabricants de produits alimentaires, Candriam conclut qu’en plus de Dr Pepper, Coca-Cola et Lindt, PepsiCo et Barry Callebaut se classent également en haut de l’échelle des risques. Selon la société de fonds, des mesures doivent être prises pour ce type d’entreprises. D’après Candriam, Reckit, Campbell Soup, Suntory Beverage & Food et Wessanen sont des entreprises qui se trouvent sur la bonne voie.