Carmignac Patrimoine a utilisé la forte volatilité du printemps pour se positionner sur des secteurs fortement vendus, notamment le tourisme ou le secteur aérien.
Carmignac Patrimoine a confirmé sa capacité à bien se comporter dans les phases les plus mouvementées sur les marchés financiers. La notation Morningstar est remontée ces derniers mois vers trois étoiles, avec une performance qui approche les 5% depuis le début de l’année. Nous avons récemment eu l’occasion d’écouter Rose Ouahba et David Older, qui s’occupent désormais du pilotage du fonds depuis le recul pris par Edouard Carmignac au début 2019.
Prudence
Sur la partie actions, Carmignac Patrimoine a pris un net virage vers les valeurs de croissance américaines depuis que David Older a repris la gestion en main. « Nous sommes convaincus qu’il existe des raisons fondamentales qui expliquent la performance de ces actions. Les valorisations des grandes valeurs américaines sont liées à leurs perspectives de croissance par rapport au reste du marché. En outre, nous avons beaucoup plus de confiance dans la capacité de ces groupes à répondre aux attentes ».
S’il concède que le marché est soutenu par un nombre de plus en plus réduit de sociétés, il souligne que cela renforce encore davantage l’attrait pour ces groupes qui sont en mesure de dégager une croissance supérieure à 15%. « Il n’est pas étonnant que les investisseurs soient prêts à payer des multiples plus élevés pour détenir de telles sociétés. Et la crise du coronavirus n’a fait que renforcer cet écart ».
Tech et Chine
Au niveau de Carmignac Patrimoine, le portefeuille est aujourd’hui exposé sur des valeurs à forte croissance qui bénéficient de thématiques fortes sur le long terme, comme la digitalisation, les changements démographiques ou le changement climatique. Une autre partie du portefeuille est exposée sur des noms qui vont bénéficier de la normalisation économique durant les prochains mois. « Nous sommes conscient qu’il y a des opportunités qui vont apparaître dans des segments comme les voyages ou le secteur aérien. Nous avons par exemple constitué récemment une position dans le producteur de moteurs d’avions Safran ».
Un autre thème sera l’importance de la Chine dans l’allocation (15% des actifs sous gestion de la poche en actions), afin de se positionner sur la montée en puissance du marché domestique. « Nous évitons les sociétés qui sont encore liées au bloc américain au niveau technologique, ou qui réalisent une partie importante de leur chiffre d’affaires sur les marchés à l’exportation ».
Enfin, Carmignac Patrimoine a également positionné une partie importante de son portefeuille sur le secteur de l’or dans un contexte de taux réels qui sont devenus négatifs aux Etats-Unis. « Même si l’économie venait à reprendre, les taux réels vont rester sous pression, ce qui constitue un argument de poids en faveur d’une poursuite de la performance pour le métal jaune », indique encore David Older.
Performance
Sur la partie obligataire, qui peut représenter jusqu’à 50% des actifs sous gestion, la diversification sera plutôt recherchée sur la dette d’entreprise, sur les marchés émergents et sur les obligations périphériques. « La mise en place du programme de soutien économique au niveau européen a réduit le risque politique dans la Périphérie, avec des obligations souveraines qui se comportent désormais beaucoup plus comme des obligations du core européen », indique Rose Ouahba (gestionnaire de la partie obligataire de Carmignac Patrimoine).
Les banques centrales et les gouvernements travaillent désormais la main dans la main pour soutenir l’économie, maintenir les taux sur des niveaux bas et comprimer la volatilité sur les marchés. « En tant que gestionnaire, c’est un élément positif même s’il faudra rester attentif au fait que certaines valorisations risquent d’être maintenue sur des niveaux artificiellement élevés »
Elle apprécie crédit d’entreprise, avec des opportunités qui ont été particulièrement attractives sur les entreprises exposées sur la crise sanitaire. « Il y a eu une distinction claire sur les valorisations des émissions de sociétés exposées directement ou indirectement sur la crise du COVID. Nous avons pris des positions sur des noms comme Ryanair, Easyjet, Airbus ou Carnival ».