Le gestionnaire parisien lance un nouveau fonds exposés sur les grandes tendances de la nouvelle Chine, avec une optique durable dans la sélection des différentes lignes.
Carmignac est surtout connu en Belgique pour sa gestion flexible avec Carmignac Patrimoine. Depuis de nombreuses années, le gestionnaire parisien investit toutefois de manière significative sur le marché chinois, sous la direction de Haiyan Li-Labbé. De sa position d’analyste sur la Grande Chine, elle est devenue gestionnaire principale du fonds Carmignac Portfolio China New Economy, lancé dans notre pays à la fin du mois de mars 2021.
Crise sanitaire
« Durant l’année de la crise sanitaire, le gouvernement chinois a bien contrôlé l’épidémie sur son territoire, et n’a pas eu besoin de venir massivement au secours de son économie ». Depuis le mois de février, les actions chinoises ont toutefois été mises sous pression par divers éléments, comme la hausse des taux obligataires aux Etats-Unis, la rotation sectorielle en dehors des thèmes liés au coronavirus, les pressions gouvernementales sur le secteur technologique ou encore le regain de tension entre la Chine et les autres pays développés.
En dépit de ces incertitudes, l’économie chinoise continue de très bien se comporter, avec une banque centrale chinoise qui s’est démarquée de la politique monétaire menée aux Etats-Unis, en vue de garder une devise forte afin d’atténuer l’impact de la hausse des prix pour les matières premières.
« Dans le même temps, de nombreuses régions restent touchées par l’épidémie et les mesures de confinement, de sorte que les exportations chinoises ne sont pas vraiment impactées par la force du Renminbi. Ce genre d’opportunité (forte exportation et devise forte) est rare d’un point de vue historique ».
Réformes
Haiyan Li-Labbé souligne également que le programme de vaccination avance à grands pas dans le pays, avec un taux de vaccination qui devrait atteindre 75% de la population d’ici la fin de l’année, un exploit pour un pays qui compte plus d’1,4 milliards d’habitants.
Elle s’attend donc à ce que la croissance économique reste solidement orientée durant les prochaines années, aidée par les réformes mises en place par les autorités visant à augmenter la digitalisation, à diminuer la pollution, et assurer l’indépendance technologique du pays. « D’ici 2035, le PIB chinois devrait encore doubler, et éventuellement supplanter les Etats-Unis comme principale puissance économique au monde ».
« Le gouvernement prend aujourd’hui beaucoup les dépenses de santé et de pension à sa charge, ce qui a libéré de nombreux moyens financiers pour la consommation de biens. Le nombre de personnes couvertes par une assurance pension a également exposé, et atteint par exemple près de 70% pour les travailleurs actifs dans les centres urbains ».
Le plus grand challenge est aujourd’hui le vieillissement de la population durant les prochaines années. « D’ici 2050, le pays comptera deux travailleurs actifs pour un retraite, ce qui va pousser le payer à continuer d’automatiser de plus en plus rapidement certaines activités ».
Un autre facteur de modernisation de l’économie chinoise est la présence de plus en plus marquée des grandes marques chinoises en dehors de leur pays. « De manière assez symptomatique, l’Euro 2020 a ainsi vu l’arrivée de quatre sponsors chinois (Hisense, Vivo, Alipay et TikTok), soit pratiquement la moitié des grands sponsors de cette compétition ».
Accent durable
Haiyan Li-Labbé est exposée sur l’ensemble de ces thèmes dans la gestion de son fonds. « Nous cherchons à nous exposer sur des sociétés leaders dans des segments durables à forte croissance. Nous avons identifié quatre grands thèmes sur lesquels notre portefeuille va être principalement exposé : l’innovation technologique, la révolution verte, la consommation domestique et les soins de santé / innovation médicale. Ils vont continuer à offrir des opportunités d’investissements attractives pour les quinze prochaines années ».
La composition du portefeuille est fortement éloignée de celle de l’indice MSCI China, avec une majorité de noms qui sont relativement peu connus des investisseurs occidentaux comme Joinn Laboratories, Chindata, Miniso, Vipshop ou Haier Smart Home.
Une particularité du processus de sélection est de sélectionner les compagnies affichant les meilleures pratiques en termes de durabilité dans l’univers d’investissement.
« Lorsque nous avons le choix entre plusieurs sociétés, nous opterons pour celles qui utilisent plus d’énergies renouvelables, par exemple dans le cas de sociétés actives dans les data centers ». Le fonds est aujourd’hui classé sous l’article 8 de la législation européenne SFDR, et vise l’obtention de labels durables en France et dans d’autres pays européens. « Nous avons également l’ambition de diminuer l’empreinte carbone du fonds de 5% par an ».