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Parmi les catégories d’investissements, ce sont les alternatives et convertibles qui ont le plus souffert cette année. Des plus de 500 milliards d’euros en fonds alternatifs en 2018, il ne reste par exemple que quelque 350 milliards. Au niveau des  gestionnaires de fonds, une société française en particulier alimente la liste des asset managers européens ayant déploré les sorties les plus massives en 2020.

C’est ce qu’il ressort de la contribution de Morningstar parue cette semaine. Dans le top 5 de la semaine dernière, l’analyste Jeffrey Schumacher nous révélait les asset managers qui avaient le mieux rivalisé en termes de flux de fonds durant le premier semestre agité de 2020. Cette fois, il se penche sur les gestionnaires de fonds qui ont été les plus sévèrement touchés par l’impact de la pandémie de coronavirus et par le sentiment très fluctuant des investisseurs.  

L’appétit des investisseurs pour le risque a diminué au cours du premier trimestre, pour atteindre un creux suite à la propagation et l’impact du coronavirus ainsi qu’à la chute du prix du pétrole, qui a ébranlé les marchés boursiers. Les sorties record réalisées en mars (253,8 milliards d’euros pour les fonds actifs et passifs européens) illustre la panique avec laquelle les investisseurs ont cherché l’issue.

Plusieurs types de fonds d’investissement ont été durement touchés, dont les fonds alternatifs. Un phénomène plutôt étonnant, car ces fonds sont précisément prisés pour leur capacité à générer, en déployant tout un arsenal d’instruments financiers, une performance peu corrélée avec les investissements traditionnels en actions et obligations. La diversification, la prédilection pour un rendement absolu positif malgré les conditions de marché et le potentiel de réduire la volatilité au sein d’un portefeuille traditionnel peuvent en effet rendre ces fonds attractifs aux yeux des investisseurs. 

Jeffrey Schumacher : « Les fonds alternatifs ont  malgré tout été confrontés à des sorties nettes de 22,9 milliards d’euros au premier trimestre. Au deuxième trimestre, les investisseurs ont retiré 15,4 milliards d’euros supplémentaires de cette classe d’actifs. » 

« Les alternatives et convertibles forment ainsi la seule catégorie qui, au deuxième trimestre, n’a pas profité du changement de sentiment. Un bilan qui n’est pas neuf, puisqu’à part en janvier 2020, la classe d’actifs a essuyé des pertes chaque mois. Une situation qui explique en partie que le pic (502 milliards d’euros) atteint en mai 2018 par les assets under management est bien loin puisqu’en juin 2020, il ne restait que 356 milliards d’euros. »

Néanmoins, l‘impact de la crise du coronavirus s’est également fait sentir au sein des classes d’actifs traditionnelles. Jeffrey Schumacher : « En mars, nous avons assisté à des sorties massive non seulement parmi les fonds actifs dans les catégories d’actions internationales, européennes et des marchés émergents, mais aussi au sein de plus petites catégories telles que les actions technologiques et les actions à dividendes. Du côté des instruments passifs, ce sont les fonds d’actions américains et les marchés émergents qui ont déploré les plus grosses sorties. » 

Le fixed income a lui aussi payé les pots cassés. Après 14 mois d’entrées, les fonds d’obligations flexibles ont subi des sorties massives, avec un retrait de pas moins de 18 milliards d’euros de ces fonds de la part des investisseurs. La part du lion, 15,6 milliards d’euros, revient selon Jeffrey Schumacher à un seul fonds : PIMCO GIS Income. 

Les investisseurs se sont également défaits des titres de dettes des marchés émergents et des high yield. Jeffrey Schumacher: « Les fonds EMD en particulier, qui investissent dans des devises locales, ont été durement touchés. Les sorties à hauteur de 8,9 milliards d’euros au premier trimestre sont de loin les plus importantes de ces dix dernières années. Durant les mois qui ont suivi également, les sorties de cette catégorie se sont poursuivies, puisque les investisseurs ont retiré 5,2 milliards d’euros de ces fonds au deuxième trimestre. 

Du niveau des catégories d’investissement au niveau des gestionnaires de fonds

Jeffrey Schumacher analyse ensuite les flux de fonds au niveau des gestionnaires sur le premier semestre. Il en ressort que les fonds Amundi ont été les plus durement touchés au final. Sur la base des sorties nettes, le gestionnaire de fonds français a le plus souffert au cours du premier semestre de 2020. Les investisseurs ont retiré en tout 8,8 milliards d’euros des fonds Amundi.

Jeffrey Schumacher : « Bien que ce gestionnaire ait réalisé un bonus de 1,2 milliards d’euros au deuxième trimestre, le mal était déjà fait durant les trois premiers mois de 2020. Les 10,1 milliards de sorties n’ont fait que creuser davantage le fossé de 2011 pour l’asset manager. Les fonds qui investissent dans des dettes à court terme ont été les plus touchés, tout comme les fonds indiciels exposés aux MSCI Emerging Markets et MSCI North America. »

La deuxième place revient à Franklin Templeton, avec une sortie nette de 8,7 milliards d’euros. Chaque mois depuis août 2019, le gestionnaire de fonds a vu partir plus d’argent de ses fonds qu’il n’en a vu y entrer. 

Jeffrey Schumacher : « Sur une base trimestrielle, le gestionnaire de fonds assiste depuis fin 2017 à des sorties constantes. C’est ce qui explique en partie que la totalité du patrimoine sous gestion des fonds domiciliés en Europe de Franklin Templeton s’élève pour l’instant à

73,3 milliards d’euros, soit moins de la moitié du pic de 2015. Les fonds gérés par Michael Hasenstab et son équipe ont essuyé le plus gros revers. Templeton Global Total Return, Templeton Global Bond et Templeton Emerging Markets Bond ont enregistré ensemble une sortie nette de 7,4 milliards d’euros durant le premier semestre de 2020. »

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