Dans un contexte inflationniste qui ne devrait pas déraper aux Etats-Unis, la philosophie d’investissement prônée par Comgest devrait permette de maintenir un niveau de performance plus rapide que le reste du marché, en visant les valeurs de qualité avec une croissance prévisible à deux chiffres.
Comgest est sous-pondéré depuis de nombreuses années sur les actions américaines au sein de ses stratégies globales. Pour autant, le gestionnaire parisien dispose d’une excellente équipe de gestion sur les Etats-Unis, que nous avons récemment eu l’occasion d’écouter lors d’une présentation sur le fonds Comgest Growth America, qui affiche une performance annualisée supérieure à 18% durant la dernière décennie.
Transitoire
« L’inflation core est aujourd’hui autour de 4% aux Etats-Unis », souligne Christophe Nagy (co-gestionnaire du fonds), « ce qui devrait normalement se traduire par un taux obligataire beaucoup plus élevé que ce qu’il n’est actuellement. Le marché semble donc estimer que cette poussée d’inflation est une anomalie transitoire. Et nous partageons généralement cette interprétation des données macroéconomiques ».
Il pointe notamment une série de facteurs exceptionnels qui devraient progressivement s’atténuer durant les prochains mois, notamment en provenance des matières premières dont les cours ont été poussés par la réouverture des économies et par le restockage des économies. « En outre, il reste encore une grande partie de la population qui n’a pas réintégré la force de travail, une situation qui devrait se normaliser durant les prochains mois ».
Fixer les prix
Il souligne également que les ménages et les entreprises américaines ont réagi en repoussant vers une date ultérieure leurs achats ou leurs investissements. « De même, les travailleurs n’anticipent pas non plus une hausse de leurs revenus durant le prochain semestre. En conclusion, nous pensons que le taux à dix ans est probablement autour d’un niveau correct à l’heure actuelle ».
Dans ce contexte, Christophe Nagy rappelle que l’objectif d’un fonds comme Comgest Growth America est de détenir un nombre de positions limitées (entre 30 et 35) sur le long terme, « avec une stratégie d’investissement qui va viser les sociétés de haute qualité en mesure de dégager une rentabilité élevée et une croissance bénéficiaire supérieure à 10% par an.
Ces sociétés sont également en mesure de fixer leur prix, et ainsi d’atténuer l’impact de l’inflation sur leur activité. Elles sont donc relativement peu impactées par les changements du contexte macroéconomique ».
Secteurs privilégiés
« Sur le long terme, notre philosophie d’investissement nous pousse à croire que la valeur boursière d’une société a tendance à suivre la croissance de ses résultats », indique pour sa part Justin Streeter (co-gestionnaire du fonds). « Lorsque les cours sont haussiers, notre performance va typiquement suivre le marché, voire même légèrement sous-performer. Mais c’est lors des phases baissières que notre processus de sélection a tendance à creuser l’écart par rapport à la concurrence ».
Cette stratégie a tendance à exclure certains secteurs tels que le pétrole ou les banques, tandis que d’autres ont un poids significativement plus important que leur représentation dans l’indice de référence, comme par exemple les soins de santé, la technologie ou les industrielles.
« Nos sociétés auront typiquement des marges plus élevées, un endettement faible, et une croissance plus rapide. Notre position la plus importante est Microsoft et figure dans notre portefeuille depuis 10 ans, et la plupart des nos grandes positions ont été constituées il y a plus de cinq ans. Nous ne changeons pas régulièrement notre portefeuille ».
Amérique durable
De son côté, Petra Daroczi (Analyste ESG chez Comgest) souligne qu’un portefeuille comme Comgest Growth America intègre les pratiques de l’investissement durable dans la sélection des positions.
« Cette approche est très largement compatible avec notre approche qui privilégie les sociétés de qualité pilotées avec une vision de long terme. Nous sommes ainsi absent ou très largement sous-exposés sur certains segments dont l’impact social et environnemental est négatif, comme par exemple la production de tabac ou celles actives dans les armements ».
Le portefeuille a donc une empreinte carbone qui est significativement inférieure à celle de l’indice S&P500. « Nous avons toutefois voulu aller un peu plus loin, et tester les différentes lignes dans l’hypothèses où une taxe carbone serait introduite au niveau global. Même dans les hypothèses les plus sévères, notre étude a montré que seulement 6 des 34 compagnies subirait un impact important au niveau de sa marge bénéficiaire ».
Atypique
Rémi Adam (Analyste sur les actions américaines) souligne également que l’équipe n’hésite jamais à sortir des sentiers battus pour trouver de nouvelles idées. « Nous avons une position sur Service Corporation International, qui est le leader des activités mortuaires (maisons funéraires, cimetières, etc) aux Etats-Unis, avec une part de marché qui est dix fois plus élevée que le numéro deux.
Plus de 50% des ventes sont aujourd’hui réalisées du vivant des personnes, ce qui procure une visibilité très importante sur l’évolution future des résultats ». Dans le cadre d’une population qui devrait continuer à vieillir durant les prochaines décennies, les perspectives de croissance de SCI vont ainsi rester soutenues.
Chiffres clés
ISIN | Perf 2021 | Perf 2020 | Perf 3 jaar | Perf 5 jaar | Perf 10 jaar | AuM | Beheerder | Lopende kosten | Volatiliteit | Koers | |
Comgest Growth America USD Acc | IE0004791160 | 26,56% | 14,10% | 20,19% | 16,97% | 18,76% | 394 m € | Justin Streeter, Christophe Nagy, Joshua Veit | 1,57% | 14,68% | 43,7 USD |