Les fonds à dividende investissent traditionnellement dans les actions se caractérisant par un dividende relativement élevé et fiable. Il s’agit souvent d’entreprises qui génèrent des flux de trésorerie importants, sont bien positionnées sur le marché et dont le bilan est sain.
Les entreprises qui versent des dividendes solides appartiennent souvent à des secteurs défensifs : biens de consommation, services aux collectivités, santé… Les portefeuilles d’actions à dividende incluent aussi souvent des entreprises de secteurs plus cycliques, générant des flux de trésorerie plus importants, qui appartiennent notamment au secteur pétrolier ou bancaire. Si les principes phares de l’investissement dans des titres à dividende valent toujours, et que ce type d’actions à dividende forment encore souvent la base de nombreux portefeuilles de dividende, ce style d’investissement a évolué au fil des années.
Un univers qui évolue
Au fil des années, les fonds de dividende ont élargi leur politique d’investissement. Alors que jusqu’à récemment, les stratégies mettaient surtout l’accent sur les secteurs traditionnels versant des dividendes relativement élevés (énergie, banques, services aux collectivités), elles ciblent désormais aussi les entreprises versant un dividende faible, mais qui ont le potentiel de relever fortement ce dernier. Un nombre de plus en plus important d’entreprises de qualité axées sur la croissance se retrouvent donc sur le radar des investisseurs en quête de dividende. Les stratégies de dividende ne sont plus l’apanage des investisseurs axés sur la valeur.
Le Morningstar Style Box est d’ailleurs éloquent : les fonds à dividende internationaux ne se classent plus tous dans la colonne « valeur », certains ont migré vers la colonne « mixte ». Les fonds à dividende ayant un overlay ESG affichent généralement des caractéristiques de croissance plus marquées, car les secteurs traditionnellement axés sur la valeur (le tabac, l’énergie, les mines) sont exclus de l’univers d’investissement.
Dividende surprise
La décision de verser un dividende pour la première fois est un autre facteur susceptible d’influencer l’univers d’investissement des stratégies de dividendes. Après avoir racheté des milliards d’actions pendant de nombreuses années, Meta a annoncé en février qu’elle allait verser un dividende à ses actionnaires. Cette bonne surprise a réjoui les investisseurs, qui se sont rués sur le titre, faisant bondir son cours. Si le dividende reste très modeste, avec un rendement du dividende de quelque 0,5 %, il est sensiblement égal à celui de Microsoft et d’Apple, que l’on rencontre de plus en plus dans les portefeuilles de titres à dividende.
Alphabet et Salesforce ont aussi versé leur premier dividende début 2024. L’évolution constante de l’univers de placement requiert une approche disciplinée, mais pas trop restrictive. Pour cette édition du Morningstar Fund Radar, nous avons sélectionné une stratégie de dividende qui semble répondre à ce profil. Les stratégies qui apparaissent sur le radar de Morningstar se distinguent par la solidité de l’équipe de gestion et du processus d’investissement. Les analystes de fonds de Morningstar mènent une analyse qualitative soigneuse et s’appuient sur des algorithmes appliquant un cadre similaire. Cette semaine, nous analysons un fonds de la catégorie Morningstar des actions des actions internationales à dividende à l’aune de ces critères.
Le fonds que nous avons sélectionné n’a pas encore soumis à l’analyse qualitative de Morningstar, mais il figure clairement sur notre radar. Le JPM Global Dividend a ainsi gagné sa place sur la liste Morningstar Prospects, ce qui signifie qu’il fait l’objet d’un suivi attentif afin de déterminer s’il peut entrer en ligne de compte pour une évaluation qualitative. L’algorithme qui accorde actuellement les piliers People et Process a identifié des données positives, puisque ces deux piliers bénéficient d’une notation Above Average. Sa note Morningstar Medalist est donc Silver sur la classe d’actions C (Acc) EUR.
Des capacités de recherche étendues
La stratégie est gérée par trois gérants. Helge Skibeli est le plus ancien : il a repris les rênes en 2018. Sam Whiterow l’a rejoint un an plus tard et Michael Rossi est venu compléter l’équipe en février 2023. Helge Skibeli travaille depuis 33 ans chez JP Morgan, où il a occupé plusieurs postes senior, et notamment dirigé la recherche mondiale d’actions pour les marchés développés. En 2017, il est devenu CIO et responsable de l’équipe qui gère trois fonds d’investissement internationaux, dont le fonds de dividende que nous passons aujourd’hui en revue.
Ces fonds adoptent tous les mêmes principes de base, mais l’univers d’investissement du fonds à dividende est plus restreint. En tant que CIO, Helge Skibeli répartit son temps sur la gestion des trois stratégies. Il est impliqué dans chacune d’entre elles.
Sam Whiterow et Michael Rossi se consacrent pleinement à la stratégie de dividende. Le premier a commencé sa carrière en 2008 chez JP Morgan. Après avoir été analyste pour le secteur pétrolier et gazier, il a développé son expérience de gestionnaire en co-dirigeant le portefeuille du fonds Global Unconstrained Equity. Michael Rossi a six années d’expérience dans le secteur de l’investissement. L’équipe peut s’appuyer sur les capacités de recherche exhaustives de JP Morgan, qui assurent l’analyse fondamentale de quelque 1700 entreprises dans lesquelles le fonds peut investir.
Surpondération des entreprises de qualité
La stratégie repose sur un certain nombre de concepts qui ont également fait leurs preuves sur d’autres stratégies de JP Morgan et ont été légèrement adaptés du fait du mandat de dividende. Le processus est donc robuste, bien structuré et reproductible. Associées de manière harmonieuse, l’approche bottom-up et la philosophie fondamentale forment un cadre solide d’analyse des entreprises et d’évaluation des actions.
Les gérants combinent un cœur d’actions de sociétés réinvestissant leurs dividendes avec des actions d’entreprises présentant un taux de croissance des dividendes et un rendement du dividende élevés. Les différentes de valorisation déterminent l’allocation. Les gérants de portefeuille sélectionnent entre 40 et 90 actions pour composer un portefeuille surpondérant les entreprises de qualité.Le caractère flexible du mandat permet aussi à l’équipe d’inclure dans le portefeuille, outre les entreprises versant traditionnellement des dividendes, des sociétés moins classiquement associées à la sphère, à l’image de Meta Platforms, ASML et Novo Nordisk.
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Jeffrey Schumacher est Directeur Manager Research chez Morningstar Benelux. Partenaire d’Investment Officer, Morningstar analyse et évalue les fonds d’investissement sur la base d’études quantitatives et qualitatives.