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La crise européenne est écartée – pour le moment –, mais la crise nationale en Italie est bel est bien un fait. « La situation est désespérée, mais pas grave », affirment les investisseurs professionnels. 

L’Italie a basculé dans une crise dimanche soir, lorsqu’il a été révélé que Giuseppe Conte, qui était envisagé pour le poste de nouveau Premier ministre italien, avait renoncé à sa tentative de former un nouveau gouvernement. Cette décision fait suite à l’opposition du président Sergio Matarella à l’investiture de l’eurosceptique Paolo Savona comme ministre des Finances. Cette désignation aurait conduit presque inexorablement à une profonde crise au sein de la zone euro.   

En réaction à cette nouvelle, l’euro s’est renforcé par rapport au dollar, tandis que le spread entre le Bund allemand et les titres d’État italiens s’est quelque peu creusé. La semaine dernière, le taux d’intérêt sur les titres d’État à 10 ans italiens s’est approché des 2,5 pour cent, soit le taux le plus élevé en plus de trois ans et demi. Lundi matin, ce taux était à 2,4 pour cent, mais est remonté à 2,5 pour cent peu après. 

La nouvelle augmentation de ce taux d’intérêt a été alimentée par la menace des partis de la coalition envisagés, comme le Mouvement Cinq Étoiles, de lancer une procédure de destitution contre le président Sergio Matarella. Ces partis italiens parlent de conspiration et affirment que Bruxelles, mais aussi – et surtout – Berlin ont orchestré, en coulisse, cette décision du président Matarella.

Paolo Savona, envisagé pour le poste de ministre des Finances, s’en est surtout pris à l’Allemagne au cours de ses déclarations. En outre, ces derniers jours, s’est répandue la nouvelle que le nouveau gouvernement italien souhaitait que la BCE supprime les 250 milliards d’euros de dette en titres d’État. Rome lancerait ainsi une véritable bombe sur les fondements de la manière dont la BCE a géré la crise. 

Le parti anti-immigration Ligue du Nord souhaite l’organisation de nouvelles élections parlementaires, pour lesquelles la date du 9 septembre est envisagée. En attendant, un cabinet intérimaire serait installé et dirigé par Carlo Cottarelli, un ancien directeur du FMI. Les agences de notation de crédit avaient annoncé que, si les partis populistes venaient à former un cabinet, elles passeraient en revue le degré de solvabilité de l’Italie. 

Lundi, les grands investisseurs institutionnels ont confié à Bloomberg qu’ils étaient surtout heureux, pour l’instant, que le cabinet des partis populistes ne se crée pas. On craignait en effet que cela mène à une confrontation brutale entre Bruxelles et les autres États membres de la zone euro – confrontation qui semble écartée pour le moment ; à l’heure actuelle, on aiguise plutôt ses lames pour la révolution de palais qui se prépare à Rome. 

Pour plus d’analyses, consultez la base de données avec les perspectives du marché d’Investment Officer

 

 

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