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Au 30ème jour de grève contre le projet de réforme des retraites en France, il est intéressant de s’interroger sur la « grève » potentielle de la performance et des flux des deux grandes classes d’actifs en 2020 : les obligations et les actions.

Igor de Maack, Gérant et porte-parole de la Gestion, DNCA Investments: «Peu d’investisseurs vont aujourd’hui s’avancer à miser leur pécule sur les obligations car le niveau des taux est anormalement bas et les risques d’inflation se propagent (annonce d’une hausse de 6,2% des bas salaires au Royaume-Uni). Quant aux actions, la plupart des indices affichent des performances 2019 gourmandes (parfois supérieures à 30% dividendes réinvestis). Certains investisseurs vont donc légitimement se poser la question de l’opportunité de réinvestir leur plus-values en bourse à ce stade du cycle d’autant que le cours de l’or a rebondi au-dessus de 1525 dollars l’once démontrant un besoin de sécurité.»

Les actions européennes et émergentes ont énormément souffert en termes de flux et de performance de l’opération d’isolationnisme financier portée par la politique de Donald Trump. Depuis 11/2016, ce dernier a contribué à assécher les liquidités mondiales au profit des Etats-Unis. Les pays émergents représentent pourtant aujourd’hui presque 40% du PIB nominal mondial alors que leur représentation dans les indices boursiers mondiaux (MSCI EM) représentent moins de 13%. Alors que la proportion croissante des pays émergents dans le PIB mondial et l’augmentation de leur capitalisation boursière dans les indices globaux étaient parfaitement corrélées entre 2002 et 2010, la capitalisation boursière n’a cessé de baisser en proportion dans les indices mondiaux pendant que le poids de ces pays dans l’économie mondiale passait de 5 à presque que 40%.  La maturité des structures de marché et les mouvements de change erratiques peuvent expliquer cette dichotomie.

Cependant, il y aura un phénomène de rattrapage comme pour l’écart de performance entre les actions européennes et américaines. L’horizon de ces rattrapages demeure la question centrale pour les allocataires d’actifs. Peut-être faut-il s’en remettre aux flux cette année. En effet, ceux-ci pourraient s’inverser en faveur des actions et en défaveur des obligations. Depuis janvier 2017, ce sont plus de 700 milliards de dollars qui sont sortis des fonds actions alors que presque 600 milliards de dollars souscrivaient aux fonds obligataires. Cela n’a pas empêché les marchés actions de monter sur la période. Il faut donc aussi se méfier de la dynamique des flux, parfois difficile à lire.

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