Le gestionnaire d’actifs anversois vient de lancer Exponential Tech Fund, un compartiment domicilié en Belgique qui investit dans les principales nouvelles technologies de demain. Les gestionnaires expérimentés Siddy Jobe et Marc Langeveld (photo) sont à la barre.
Le nouveau compartiment est lancé sous deux formes : en tant que sicav RDT pour les personnes morales soumises à l’impôt des sociétés et donc exonérées à 100% de l’impôt sur les dividendes et les plus-values, et en tant que sicav luxembourgeoise classique pour les personnes autres que morales.
Investment Officer s’est entretenu avec Siddy Jobe : « En ce moment, nous assistons à une véritable explosion de l’évolution technologique. Outre la course mondiale continue pour des technologies meilleures, plus rapides et plus performantes, on distingue également plusieurs autres facteurs à cette explosion. L’émergence de millennials disposant de moyens financiers plus importants et davantage impliqués dans le monde des affaires constitue certainement un élément important à cet égard. Jusqu’en 2010, les consommateurs traditionnels étaient déterminants pour les nouvelles tendances. Entre 2010 et 2018, nous avons connu une période de transition, mais depuis 2019, ce sont les natifs numériques qui guident les tendances de consommation. Ces personnes se retrouvent également dans le monde des entreprises et ne se satisfont plus des anciennes technologies. Elles seront extrêmement déterminantes pour la poursuite de la digitalisation des entreprises et de notre société. »
Motivés par la conviction
Jobe souligne que le portefeuille est assez concentré et contient un total de 35 à 40 lignes. « Nous sommes motivés par la conviction et en même temps suffisamment diversifiés. Nous visons les entreprises qui connaissent actuellement une forte croissance, mais restent sous le radar parce qu’elles sont trop petites par rapport aux géants de la technologie. Tout le monde connaît Google, Amazon et Apple, mais saviez-vous qu’il y a des entreprises qui sont actives dans des niches haut de gamme et qui connaissent une croissance de 30 % ou davantage depuis plusieurs années consécutives ? Ce sont ces entreprises que nous voulons. »
L’étude est loin d’être réalisée uniquement ‘on the desk’. L’équipe se rend là où tout se passe, comme dans la Silicon Valley, en Europe et en Asie, où on peut également compter sur la présence du satellite local à Singapour. Il existe également d’excellents contacts avec des fonds de private equity et des fonds spécialisés dans l’Ouest des États-Unis.
Jobe affirme également que malgré sa discipline d’investissement, le fonds est très flexible en ce qui concerne les marchés dans lesquels investir. « Nous appliquons une stratégie active dans le domaine de la technologie, avec une totale liberté en termes de style. Le processus de sélection des titres est purement ascendant, et les divers indices de référence sont uniquement destinés à tester la performance. Nous n’en tenons pas compte pour la composition du portefeuille. Nous voulons apprendre à connaître les entreprises en profondeur et appliquons une valorisation disciplinée. »
Le processus d’investissement est basé sur un univers mondial de valeurs technologiques, auquel sont appliqués un filtre qualitatif et une analyse propre. Les critères de valorisation relatifs et historiques sont très importants. Sur le plan géographique, l’accent est fortement mis sur les États-Unis (60 %), mais l’Asie (25 %) et l’Europe (15 %) font également partie du portefeuille. En termes de capitalisation, environ 50 % sont investis dans des large-caps, 40 % dans des mid-caps et 10 % dans des small-caps.
Disruptif
Selon les gestionnaires d’Econopolis, on sous-estime la durée de ces tendances. Jobe : « Les investisseurs surestiment l’aspect cyclique de la technologie et sous-estiment son potentiel à long terme. »
Le portefeuille se compose de sociétés opérant sur des marchés quasi oligopolistiques, avec peu de participants. Des barrières à l’entrée élevées constituent un avantage, de même qu’un flux de trésorerie disponible supérieur, un bilan solide et une politique favorable aux actionnaires. Ce qui, avec les critères de gouvernance d’entreprise, doit veiller que seuls les joyaux soient inclus dans le portefeuille.
Exemples
Quelques exemples d’investissements potentiels sont Elastic, New Relic, Fortinet, PayPal, Twilio, ASML, Electronic Arts et Arista Networks. Ces entreprises sont citées à titre purement informatif et ne constituent pas des recommandations d’achat, que ce soit d’Econopolis ou d’Investment Officer.
Le fonds sera bientôt également lancé en version non-RDT. Il s’agit d’un OPCVM et la commission de gestion pour la classe institutionnelle est de 0,90 %.