Les ETFs obligataires bénéficient de plusieurs facteurs favorables qui ont soutenu leur rythme de croissance, notamment une gamme étendue qui offre davantage de choix et un profil de plus en plus concurrentiel qui est privilégié pour les allocations tactiques des gestionnaires de fonds.
Le marché des ETFs s’est tourné massivement vers les produits obligataires depuis le début 2019. Chez Ishares, Charles Symons (Responsable de iShares en Belgique) (photo) souligne que la croissance des encours au niveau mondial a été supérieure à 40%, avec des actifs sous gestion qui dépassent désormais 1.000 milliards de dollars (dont plus de 130 milliards de dollars au niveau européen).
Croissance
« Les ETFs à court terme sur les placements souverains sont ainsi de plus en plus utilisés par les entreprises comme alternative pour placer leurs liquidités dans un contexte où la détention d’argent sur les comptes est particulièrement pénalisés par les autorités monétaires ». Mais les trackers obligataires sont également de plus en plus employés par les banques centrales ou par les gestionnaires de fonds actifs, que ce soit pour placer leurs liquidités à court terme, où pour se positionner tactiquement sur un marché avant de prendre éventuellement des lignes directes.
« Nous proposons aujourd’hui une gamme de plus de 50 ETFs obligataires, qui permet aux gestionnaires de fonds obligataires diversifiés de prendre des expositions très fines sur différentes zones du marché, et d’être largement exposés sur un marché avec des frais qui seront nettement moindres. Ils peuvent également être utilisés pour gérer les afflux d’encours qui rentrent dans une stratégie. Et nous remarquons que ces positions tactiques ont parfois tendance à rester plus longtemps que prévu dans les portefeuilles ». Dans ce contexte, il estime que la croissance de ce segment du marché (qui reste encore loin de la taille atteinte par les ETFs en actions) devrait voir son poids continuer à progresser durant les prochaines années.
Durables et thématiques
Les trackers obligataires ne sont pas les seules zones du marché qui connaissent actuellement d’importants développements. Charles Symons souligne par exemple la tendance vers des trackers durables ou thématiques. « Notre gamme de produits est également en augmentation croissante sur ces segments. Au niveau durable, nous proposons des ETFs qui vont systématiquement enlever les entreprises qui affichent de mauvais scores ESG, tout en renforçant le poids des bons élèves ». Il ambitionne ainsi de pouvoir avoir des produits qui répondront aux critères du label de durabilité actuellement mis en place sur le marché belge.
Au niveau des fonds thématiques, le gestionnaire propose déjà plusieurs produits qui ont atteint des encours supérieurs au milliard de dollars, et il ambitionne de lancer plusieurs nouveaux produits durant les prochains mois. « Ils auront la particularité d’être équipondérés (80 lignes représentant 1,25% des actifs sous gestion) et d’être exposés de manière fine sur des thématiques que nous avons identifiées au niveau mondial ».
MiFID mitigé
Charles Symons indique également que l’impact de MiFID II sur les actifs sous gestion des ETFs a été relativement modéré sur le marché belge depuis le début de l’année. « La remontée des cours qui a suivi la très mauvaise année 2018 a certainement ralenti le mouvement », même si le recours aux trackers est de plus en plus répandu dans les banques privées. « Il fait de moins en moins sens de gérer les portefeuilles des clients avec lignes individuelles ».