Vincent Van Dessel (Euronext) a mis en avance des voies pour soutenir le financement des petites et moyennes entreprises, et supporte un coup de pouce fiscal aux versements de dividendes sous forme d’actions.
En fin de semaine dernière, Vincent Van Dessel (CEO Euronext Brussels) est revenu sur un premier semestre particulièrement chahuté qui aura vu les indices de la bourse de Bruxelles abandonner entre 15,3% et 18,8%. Les volumes journaliers ont toutefois augmenté d’environ 20% durant les six premiers mois, avec de forte progression enregistrées sur des actions telles qu’UCB (+64%), Euronav (+147%) ou GBL (+51%) ; tandis que le volume sur AB Inbev (-2%) s’est stabilisé.
Dynamique secondaire
Cette progression a été plus marquée sur les moyennes que sur les petites capitalisations, avec un pourcentage de transactions en dehors de l’indice BEL20 qui atteint désormais un niveau record de 15%.
« Si le marché primaire a été relativement faible (Hyloris Pharmaceuticals comme seule IPO), le marché secondaire a été particulièrement soutenu avec 1,8 milliard d’euros de fonds levés sur 16 opérations, avec des secteurs biotech (ArgenX) et immobilier (VGP, Aedifica, Cofinimmo) qui sont restés très dynamiques ».
Il souligne que les neufs biotechs belges pèsent désormais 21,5 milliards d’euros dans la capitalisation du marché, avec une nouvelle progression de 2,7 milliards d’euros principalement grâce à la bonne performance d’ArgenX.
Investisseurs
Au niveau de la décomposition des flux, Vincent Van Dessel pointe également que la baisse des marchés au mois de mars aura vu une montée en puissance des investisseurs particuliers, qui ont passés 4,5% des ordres au premier semestre 2020 contre 2,9% au premier semestre 2019. « L’importance de ce type d’investisseurs est d’autant plus marquée pour les valeurs hors-BEL20, qui représentent plus de la moitié de leurs transactions en bourse. Ces nouveaux investisseurs sont également plus jeunes, et investissent de plus petits montants ».
Dans le contexte d’un plan de recapitalisation pour palier aux conséquences de la crise du coronavirus, il estime donc que la mobilisation de l’épargne des particuliers est possible à condition de la diriger vers les petites et moyennes capitalisations. « La récente introduction en bourse d’Hyloris a ainsi été allouée à près de 20% chez des investisseurs particuliers ».
Incitants
Parmi les initiatives visant à soulager l’impact de la crise, Vincent Van Dessel est également partisan d’un changement des règles fiscales pour le versement des dividendes sous forme d’actions, qui permettrait de garder les liquidités dans les sociétés sans pénaliser les investisseurs ; d’une ouverture du mécanisme de tax shelter pour les petites entreprises cotées ; ou d’un incitant fiscal pour les programmes visant à augmenter la participation des employés dans le capital de leur entreprise.
« Renforcer les fonds des sociétés sera essentiel pour traverser la crise. Je suis également partisan de l’introduction d’un mécanisme de crowdlisting pour soutenir les petites sociétés à la recherche de financement, tout en offrant aux investisseurs d’avoir une liquidité (même réduite) des titres ».
Durabilité
Parmi les nouvelles initiatives, Vincent Van Dessel pointe notamment le lancement de l’indice Eurozone ESG 80 afin de pouvoir suivre et couvrir les entreprises affichant les meilleures critères de durabilité en respectant la répartition sectorielle au niveau des 300 plus grosses valeurs européennes. Trois sociétés belges (Cofinimmo, Solvay et KBC) font partie de ce nouvel indice.