Raymond Frenken, editorial manager of Investment Officer Luxembourg.
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Dans le secteur financier luxembourgeois, «le nouvel Ucits» est un label informel mais largement reconnu, synonyme d’innovation et de changement prometteur. Elle fait référence au succès de la législation sur les investissements des années 1980, qui a offert un passeport européen aux fonds d’investissement Ucits, provoquant un boom de plusieurs décennies dans le secteur financier, faisant du Luxembourg le premier centre européen de fonds d’investissement et remplaçant l’industrie sidérurgique comme principal moteur économique du pays.

Encouragée par ce succès, l’industrie financière luxembourgeoise, ouverte à l’innovation et désireuse de saisir de nouvelles opportunités, cherche désormais en permanence à identifier les «nouveaux Ucits». Tous les deux ou trois mois, ces nouveaux fonds potentiels sont identifiés de manière informelle et considérés comme dignes de ce label. Et jusqu’à présent, sans surprise, ils sont tous dans le domaine de la finance.

Cette année, le nouveau régime juridique luxembourgeois pour la titrisation, adopté par le Parlement en février, est clairement un candidat de premier plan. D’autres parties de l’écosystème de la finance ont également été étiquetées comme telles, par exemple les fonds d’investissement alternatifs réservés qui continuent d’attirer des investisseurs du monde entier après le lancement du nouveau régime en 2016. Et la communauté fintech du Luxembourg met activement en œuvre de nouvelles idées pour les services d’investissement, la tokenisation étant considérée comme prometteuse également pour les fonds d’investissement.

Un changement révolutionnaire

Mais s’agit-il vraiment des «nouveaux Ucits» ? 

La seule chose qui déterminera le succès économique - pour le Luxembourg comme pour d’autres pays - dans les décennies à venir devra déclencher une transformation majeure de nature révolutionnaire. La finance continuera sans aucun doute à changer et à se transformer, mais probablement de manière plus évolutive. Pour une révolution potentielle, nous devons regarder plus loin, car la finance n’a pas toujours été la plus grande puissance économique du Luxembourg. 

Le Grand-Duché n’est évidemment pas étranger à l’industrie. Ses racines économiques se trouvent dans l’acier et le fer. Dans la première moitié du 19e siècle, il s’est développé en tant que producteur d’acier de premier plan au niveau mondial, traitant les cokes et le minerai de fer provenant d’Allemagne et de France et renvoyant l’acier par train. Cet héritage est aujourd’hui présent dans ArcelorMittal, le deuxième plus grand producteur d’acier au monde, dont le siège social est basé au Grand-Duché.  

Le boom financier post-Brexit est terminé

L’attrait du Luxembourg pour les investisseurs étrangers n’est donc pas exclusivement dû à son secteur financier. Le cabinet de conseil EY a étudié l’attractivité pour les investisseurs étrangers et a conclu que la finance n’est plus là où se trouve la véritable croissance. Le Luxembourg post-Brexit a bien connu une poussée d’investissements de relocalisation, certaines entreprises ayant déplacé leur siège européen au Grand-Duché. Mais l’année dernière, «il n’y a pas eu d’effet de relocalisation», a déclaré Olivier Coekelbergs, associé directeur d’EY. Il est clair que le boom post-Brexit est terminé.

Le poids relatif de la finance et des services aux entreprises sur le total des investissements directs étrangers au Luxembourg l’an dernier est tombé à 28 %, contre 68 % en 2020. Le secteur manufacturier a représenté l’an dernier plus des deux tiers des investissements étrangers.

L’ère de l‹ «industrie 4.0» est arrivée

Les investisseurs étrangers s’intéressent donc aujourd’hui davantage au secteur manufacturier. La quatrième révolution industrielle, également connue sous le nom d‹ «industrie 4.0», est à l’œuvre, et EY constate que le Luxembourg a clairement beaucoup à offrir. Les entreprises qui souhaitent re-shoring ou near-shoring leur production et les investisseurs qui cherchent à affecter des fonds à des projets innovants et porteurs de croissance veulent des pays où l’adoption de la technologie est élevée, où les talents sont disponibles et abordables, et où les infrastructures sont bonnes. Au cœur de l’Europe, abritant un grand aéroport international de fret, avec des réseaux 5G déployés, le Luxembourg est clairement un candidat.

À l’ère de l’industrie 4.0, la logistique compte plus que jamais. Il ne s’agit pas de production de masse, d’un réseau de vente physique et de longues lignes de livraison mondiales, mais de commandes en ligne, d’impression 3D et de livraison le jour même aux clients. Une usine de l’industrie 4.0 est petite, légère et connectée numériquement à un réseau mondial. EY a cité l’exemple de la production de pneumatiques. Continental possède une importante usine de production au Luxembourg depuis des décennies, mais son avenir est dans les «usines intelligentes» allégées qui peuvent produire des pneus sur mesure le jour même de la commande.

De nouvelles opportunités dans la finance de transition

Faut-il donc oublier le secteur financier lorsqu’on envisage des investissements étrangers au Luxembourg ? Absolument pas, bien sûr. Le Luxembourg s’est clairement établi parmi les gestionnaires d’actifs d’Europe et d’ailleurs dans le monde comme un centre de valeur. Bien sûr, le Luxembourg doit s’assurer qu’il restera attractif, mais, d’une manière générale, cette activité continuera à se développer au même rythme que le marché mondial. Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

L’industrie 4.0 présente de nouvelles opportunités pour les investisseurs, des opportunités à long terme. L’industrie 4.0 est également un facteur matériel des transitions économiques que connaît notre économie. Le financement de ces transitions nécessite des véhicules financiers capables de porter des risques financiers - Raifs, Eltifs - et un écosystème financier international connecté tel qu’il est facilement disponible au Luxembourg. Dans ce contexte, reconnaître l’industrie 4.0 comme le «nouvel Ucits» ne serait pas une mauvaise idée.

In Flux est une rubrique régulière d’Investment Officer Luxembourg qui fait la lumière sur l’écosystème financier luxembourgeois. Raymond Frenken, journaliste financier, est responsable éditorial d’InvestmentOfficer.lu. Il suit les marchés financiers et la réglementation européenne depuis plus de deux décennies. Au début de sa carrière, il a été chef du bureau d’Amsterdam pour Bloomberg News, correspondant du Benelux pour FT/MarketWatch, correspondant européen pour CNBC à Bruxelles et, jusqu’en 2021, directeur de la communication de la Fédération bancaire européenne à Bruxelles. 

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