Gita Gopinath, IMF
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Pour la troisième fois en six mois, le Fonds Monétaire International (FMI) a revu à la baisse les pronostics de croissance de l’économie mondiale. Une croissance mondiale de 3,3 pour cent est attendue en 2019 contre encore 3,5 pour cent auparavant. L’organisation parle d’un « moment délicat ».

En 2018, l’économie mondiale a progressé de 3,6 pour cent. Les prévisions de croissance pour cette année sont les plus basses depuis 2009. Selon le FMI, une association de facteurs est en cause : l’Italie est ainsi confrontée aux conséquences de l’augmentation du taux du marché, la Chine est accablée par le conflit commercial avec les États-Unis, les exportations vers les pays émergents asiatiques sont sous pression et l’industrie automobile allemande doit faire face aux nouvelles normes d’émissions, comme l’a expliqué l’économiste en chef Gita Gopinath (photo) dans un commentaire sur le rapport.

La révision à la baisse de la croissance économique s’explique principalement par les estimations de croissance plus faibles pour la zone euro et le Royaume-Uni, mais aussi le Canada, le Brésil et le Mexique. Le FMI estime que la croissance au sein de la zone euro va descendre à 1,3 pour cent, alors que ce pourcentage était encore de 1,8 en 2018. Au cours de cette année, il sera question d’un rétablissement mondial, de sorte que les prévisions de croissance pour la zone euro s’élèveront à 1,5 pour cent en 2020. Selon le FMI, la Belgique peut compter sur une augmentation de la croissance de 1,3 pour cent cette année et de 1,4 pour cent l’année prochaine.

La situation en Italie, où la croissance descend à 0,1 pour cent, est inquiétante. Les paiements d’intérêts sur les dettes publiques augmentent en même temps, étant donné la confiance amoindrie du marché dans la politique du gouvernement populiste de droite.

Au niveau mondial, une croissance économique de 3,6 pour cent est attendue pour 2020. Les États-Unis n’y contribueront toutefois pas. L’effet des baisses d’impôts s’estompe, ce qui entraîne le refroidissement de l’économie. Pour les États-Unis, le FMI prévoit que la croissance diminue de 2,9 pour cent en 2018 à 2,3 pour cent en 2019, et même 1,9 pour cent en 2020. Davantage de soutien peut en même temps être attendu de la Chine où les mesures de stimulation soutiennent le développement économique.

Au niveau des risques, le FMI cite le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine qui s’intensifie ou le Brexit difficile qui s’annonce. Les deux développements pourraient entraîner davantage de volatilité sur les marchés financiers.
 

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