Wall Street
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Le gestionnaire parisien TOBAM vise une diversification maximale des portefeuilles, au travers d’une analyse systématique des corrélations des actifs des grands indices de référence qui visera à limiter une exposition sur les secteurs fortement représentés. 

TOBAM (pour Think Out of the Box Asset Management) est une société de gestion française existant depuis 2006 dont les actifs sous gestion dépassent aujourd’hui 10 milliards de dollars. « L’idée de base est qu’il n’est pas efficient d’investir sur les indices pondérés par la capitalisation boursière, en raison de la concentration des risques sur certains secteurs en vogue », indique Christophe Roehri (CEO de TOBAM) dans un entretien avec Investment Officer.

Et de souligner qu’acheter l’indice S&P500 revient aujourd’hui à exposer son patrimoine à plus de 30% de risque technologique, soit le même niveau d’exposition qu’avant l’explosion de la bulle des dot-coms au début du siècle.

Concentration

« Les cinq plus importantes capitalisations sur l’indice S&P500 ont aujourd’hui un poids plus important que 274 valeurs de l’indice. Il s’agit d’un niveau de concentration historiquement élevé avec un niveau de risque très concentré. Et ce constat est également valable sur les marchés émergents, où les cinq plus importantes valeurs technologiques ont un poids plus important que 774 capitalisations. Il est aujourd’hui très important de se diversifier par rapport à ces risques. Le fait qu’un portefeuille détient beaucoup de valeurs ne veut pas dire qu’il est bien diversifié ». 

En partant des indices MSCI, TOBAM va calculer les corrélations des différentes actions composant l’indice et modifiera les pondérations afin d’optimiser la diversification du portefeuille. « Ne pas faire de pari sur un secteur revient à avoir un portefeuille qui sera diversifié de manière adéquate ». Et se diversifier de manière optimale ne voudra pas dire que les portefeuilles détiendront plus de valeurs que l’indice. « Beaucoup de valeurs dans un indice vont avoir un profil de risque similaire. Sur les 1100 valeurs composant l’indice de référence sur les marchés émergents, notre fonds n’en détiendra que 200 ». 

Diversification maximale

Les fonds proposés par le gestionnaire parisien visent maximiser le ratio de diversification. Les trois principales conséquences d’une telle stratégie sont une baisse du niveau de risque par rapport aux indices, une performance qui sera plus proche par rapport au vrai béta du marché, et une diversification par rapport aux autres portefeuilles disponibles sur le marché. « Nous considérons que nos produits constituent des cœurs de portefeuille qui seront faiblement corrélés par rapport aux stratégies qui prennent de gros paris. 

En outre, les portefeuilles du groupe ont également intégré une dimension ESG dans la gestion des positions, en suivant les exclusions mises en place au niveau du grand fonds de pension de l’état norvégien. « Notre but est d’atteindre systématiquement une empreinte carbone inférieure de 20% aux indices de référence.  Nos fonds sont également pleinement investis, n’utilisent pas de produits dérivés, et ne peuvent pas s’endetter ». 

Institutionnels

Les stratégies systématiques proposées par TOBAM ont initialement surtout rencontré le succès aux Etats-Unis, notamment auprès du grand fonds de pension californien Calpers qui a rapidement pris une participation dans le groupe. « Nous nous sommes d’abord dirigé vers de très gros fonds de pension, qui sont capables d’acheter un concept d’investissement sur le très long terme». En dépit de l’entrée au capital en 2015 d’Amundi à hauteur de 20%, les actifs sous gestion de TOBAM sont relativement peu exposés sur le marché français. « Dans notre pays, la formule d’épargne privilégiée est l’assurance-vie, et il n’existe par un stock important d’épargne à long terme ». 

TOBAM propose aujourd’hui 8 produits sur le marché belge, le plus important étant celui exposé sur les marchés émergents. « Ces derniers mois, nous avons enregistré un volume important de collecte (1,4 milliard de dollars) en provenance de gros institutionnels qui cherchent à se diversifier en dehors du secteur technologique. Je pense qu’il est aujourd’hui important pour tous les investisseurs de se poser cette même question ».  

 

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