Le baromètre ING des investisseurs est tombé à son niveau le plus bas en plus de sept ans en août. La crainte d’un net ralentissement de la conjoncture pèse clairement sur le sentiment et l’investisseur belge n’est pas vraiment optimiste en ce qui concerne le Brexit. Par ailleurs, les personnes interrogées estiment que les taux resteront bas pendant encore au moins trois ans et considèrent l’immobilier comme le meilleur placement possible à l’heure actuelle.
La détérioration du climat économique, les rebondissements dans le dossier du Brexit et la nouvelle escalade des tensions commerciales ont fait tomber le baromètre ING des investisseurs à son niveau le plus bas depuis décembre 2011. À 76 points, l’indicateur se trouve désormais largement en dessous du niveau neutre de 100 points.
La crainte d’une récession économique a clairement augmenté. En août, les investisseurs belges n’étaient plus que 12 % à s’attendre à une reprise de la conjoncture dans les prochains mois, alors que plus de 48 % tablent sur un ralentissement. Résultat, le pourcentage de pessimistes n’avait plus été aussi élevé depuis novembre 2012. Il est intéressant de noter que les néerlandophones sont nettement plus nombreux à broyer du noir que les francophones (52 % contre 40 %). Cela est probablement dû au fait que, dans le nord du pays, la part des travailleurs qui ont un emploi dans le secteur privé est plus importante que dans le sud du pays. Par conséquent, les attentes sont plus rapidement influencées par les fluctuations conjoncturelles. Par ailleurs, pratiquement deux tiers des investisseurs déclarent suivre avec intérêt les négociations sur le Brexit. Mais nombreux sont ceux qui ne s’attendent pas à une issue favorable. En août, 51 % étaient ainsi convaincus que le Royaume-Uni quitterait l’Union européenne sans accord avant la fin de l’année.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que l’enthousiasme des investisseurs concernant les perspectives boursières soit en berne. Seuls 15 % d’entre eux voient encore la bourse progresser dans les prochains mois. Ils sont en revanche 52 % à craindre une chute des cours. Même chez les investisseurs très actifs, généralement plus confiants, ils ne sont plus que 28 % à voir l’avenir en rose, face à des pessimistes beaucoup plus nombreux (42 %).
Engouement pour l’immobilier
Une récente étude d’ING a montré que les Belges ont surtout placé leur argent dans l’immobilier ces dernières années et qu’une grande partie de leur patrimoine financier se trouve désormais en liquidités (comptes courants, comptes d’épargne ou cash). Selon le baromètre des investisseurs, cet engouement pour l’immobilier n’est pas près de faiblir. C’est évidemment complètement lié aux prévisions concernant les taux d’intérêts. 83 % des investisseurs estiment ainsi que les taux vont rester bas pendant encore au moins trois ans. Et 37 % pensent même que cette situation durera encore plus de cinq ans. Or, pour 46% des investisseurs belges, l’immobilier est de loin la meilleure forme d’investissement durant les longues périodes de taux bas. 26 % privilégient en revanche les actions dans ce type d’environnement, tandis que 16 % préfèrent opter pour l’or.
Il est, en outre, intéressant de noter que la différence entre hommes et femmes se manifeste également à ce niveau. Les hommes (29 %) sont ainsi plus nombreux que les femmes (20 %) à considérer les actions comme une bonne solution de placement en période de taux bas, alors que 16 % des femmes citent en premier lieu le compte d’épargne (contre seulement 3 % des hommes). Quant à l’utilité des investissements immobiliers dans le contexte actuel, hommes et femmes sont tous sur la même longueur d’onde. La soif d’immobilier ne semble donc toujours pas se tarir.