Les clients du Private Banking s’intéressent aux investissements durables et sont derrière une large part d’entre eux. « Nous constatons cependant que le concept prend de l’ampleur chez tous les types de clients, même les clients de détail et les acteurs institutionnels », note Thierry van Alphen, Head of Private Banking ING Belgique, dans un entretien avec Investment Officer.
Les investissements durables ont la cote. Un rapport MIRA (Milieurapport Vlaanderen) récent décrit même 2017 comme une possible année charnière pour la poursuite de la croissance. L’accélération de la croissance initiée en 2013 se prolonge en 2017. Le volume a triplé, passant de 7,7 milliards d’euros en 2013 à 24,1 milliards fin 2017. Par ailleurs, le rapport jette une lumière nouvelle sur les investissements durables réalisés par le biais du Private Banking. Un total de 15,91 milliards d’euros aurait été investi par ce biais en 2017.
Le domaine des patrimoines importants
« Le Private Banking est le domaine des patrimoines importants, il est donc logique que les volumes soient considérables dans ce segment », affirme Thierry van Alphen. Cette banque ouvre les portes des services de Private Banking aux clients ayant investi pour un demi-million d’euro ou effectué des dépôts à hauteur d’1 million d’euros.
En dépit du volumineux afflux en provenance du segment du Privante Banking, van Alphen examine surtout cette évolution vers des investissements plus durables dans un contexte plus vaste. « Les investissements durables sont avant tout une donnée sociale globale. Le concept n’attire pas uniquement les clients fortunés, mais gagne aussi de l’ampleur auprès d’un public de détail plus large et même auprès d’acteurs institutionnels. » La banque a ainsi remarqué, de la part des clients, une demande claire pour prêter encore plus attention aux principes de l’investissement durable dans les fonds d’épargne-pension existants, et octobre a ainsi marqué le lancement du nouvel ING Sustainable Fund, un fonds de fonds comportant différents fonds durables.
L’accent sur le rendement
De plus en plus de gens réfléchissent à leur impact sur la société, et cette réflexion touche également les fonds dans lesquels ils investissent. Van Alphen note cependant que certains investisseurs ne sont pas encore tout à fait convaincus. « Certains investisseurs se font encore du souci quant au rendement des investissements durables. Pourtant, les fonds durables offrent des résultats au moins aussi bons – voire meilleurs dans certains cas – que les fonds classiques qui n’appliquent aucun critère durable. Peut-être devrions-nous encore un peu plus insister là-dessus. »
Selon le banquier privé, le fait que ce message ne soit pas encore totalement passé est partiellement dû à la période initiale de ces investissements durables : une stratégie durable consistait alors presque uniquement à exclure certains secteurs et entreprises. Ces limitations avaient alors, bien souvent, un effet négatif sur le rendement.
« Entre-temps, les critères de sélection ont fortement évolué », précise Van Alphen. « Aujourd’hui, toutes les entreprises pétrolières ne vont pas nécessairement être exclues. On va avant tout chercher à savoir lesquelles de ces entreprises présentent une stratégie à moyen et long terme pour évoluer vers un environnement plus durable. On se retrouve donc, en fin de compte, avec des entreprises qui se sont prononcées sur une vision pour l’avenir. Et celles-ci s’avèrent souvent offrir les meilleurs investissements. »