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Jackson (Invesco) est largement surpondéré sur l’immobilier et sur les placements monétaires, ainsi que les marchés qui ont déjà intégré dans leur valorisation le risque d’un ralentissement économique important, comme l’Europe ou le Japon. Inversement, il sous-pondère la bourse américaine et la dette souveraine.

Paul Jackson (Global Head of Asset Allocation Research chez Invesco) souligne que la croissance du crédit dans l’ensemble des économies mondiales a soutenu l’activité économique et les résultats des entreprises. « Le problème est que l’endettement du secteur privé en pourcentage du PNB s’est réduit dans l’ensemble des grandes économies. Sans forte création de crédits aux entreprises, nous n’assisterons plus à la création de bulles sur les marchés boursiers ».

Récession

S’il souligne que les actions ont généralement dégagé les meilleures performances sur le long terme pour les investisseurs, il constate également que la perspective d’une entrée en récession constitue le principal élément de risque à prendre en considération à l’heure actuelle. « Une récession entraînerait une dramatique rotation des portefeuilles vers les obligations souveraines et vers le crédit de la meilleure qualité. Et chaque jour qui passe nous rapproche de la prochaine récession ». Il n’estime toutefois pas qu’elle ne devrait se produire en 2020 ou 2021 ». 

Au niveau global, la croissance des investissements est aujourd’hui au point mort, « or c’est l’élément du produit national brut d’un pays qui provoque traditionnellement les récessions, ou qui permet d’en sortir. Il s’agit donc d’un élément inquiétant pour les prochains mois », constate Paul Jackson. La réaction des banques centrales a toutefois été à la hauteur, ce qui constitue une raison de garder une dose d’optimisme. « Pas moins de quarante institutions ont déjà annoncé des baisses de leur taux directeurs depuis le début de l’année ». Et de souligner que les marchés émergents devraient être les principaux bénéficiaires d’un assouplissement de la politique monétaire américaine. « Ces pays sont généralement moins endettés, et proposent des rendements attractifs ».

Allocation

Quand aux conséquences que cet environnement peut avoir sur l’allocation d’actifs, Paul Jackson indique qu’une période de baisse des taux a tendance à profiter en premier lieu aux obligations gouvernementales, même si les actions continuent généralement à dégager de bonnes performances. « Le marché obligataire est aujourd’hui très pessimiste, une panique qui ne se reflète pas dans le comportement des bourses. Mon sentiment est que les deux marchés vont devoir s’ajuster durant les prochains mois ». Et il constate que les bourses restent relativement attractives à l’heure actuelle, en dehors du marché américain qui est surévalué. 

« A court terme, la perspective d’une récession rend l’allocation d’actifs plus difficile à établir. Nous conservons une surpondération sur le secteur de l’immobilier (4%), qui est une diversification que nous recommandons depuis longtemps ». Sur les bourses, il est surpondéré sur les marchés qui ont déjà intégré la crainte d’une récession dans leur valorisation, à savoir l’Europe (10%) et le Japon (8%) avec une très forte sous-pondération sur les Etats-Unis (12%). Et au niveau obligataire, il préfère la dette d’entreprise de qualité (16%) et le haut rendement américain (6%) et sous-pondère les obligations souveraines (26%), avec également une allocation maximale sur les placements monétaires (10%) au vu des incertitudes actuelles. 

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