Henry Wu, Invesco
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La santé sort d’un exercice favorable, qui a rappelé la combinaison attractive de croissance innovante avec un profil défensif lorsque les marchés deviennent nerveux. L’épidémie de Covid-19 a également permis de trouver de nouvelles pistes de croissance pour le futur. 

Le secteur des soins de santé sort d’une année marquée par des performances qui sont redevenues positives depuis la fin de l’été. Invesco Global Health Care Innovation Fund est ainsi repassé dans le vert après avoir reculé de plus de 25% durant le mois de mars. « Lors de la crise du coronavirus, les investisseurs sont devenus très préoccupés des perspectives bénéficiaires de nombreuses entreprises et des baisses de dividende. Mais le secteur des soins de santé a traversé comme d’habitude cette crise sans correction majeure ». Sur une période de trois ans, le fonds géré par Henry Wu a dégagé une performance annualisée supérieure à 12%.

Enseignements

Henry Wu souligne que sur les trente dernières années, le secteur de la santé a surperformé le marché avec un profil moins volatil. « Ce sont plus particulièrement les zones les plus innovantes du secteur, comme la biotech ou les instruments médicaux, qui ont soutenu la performance du secteur. Toutefois, même les segments les moins performants (comme les grands groupes pharmaceutiques) se sont mieux comportés que l’ensemble du marché. Nous pensons que les investisseurs devraient continuer à surpondérer les soins de santé dans leurs portefeuilles ». 

Quant à la valorisation actuelle du secteur des soins de santé, Henry Wu se veut rassurant. « Les cours des groupes pharmaceutiques sont mis sous pression lorsqu’apparaissent des inquiétudes sur le prix futur des médicaments. A l’inverse, d’autres segments comme les instruments médicaux ou les équipements de laboratoire, se sont bien comportés et affichent des primes par rapport au reste du marché. Dans l’ensemble, j’estime que le marché présente encore une opportunité attractive au vu des perspectives de croissance qui restent soutenues ». 

Renaissance de la R&D

« Dans le domaine des soins de santé, nous apprécions les sociétés les plus disruptives et les plus innovantes, qui vont apporter des améliorations dans la qualité des soins pour les prochaines décennies  Les meilleurs investissements sont ceux qui se trouvent à l’intersection des intérêts de l’ensemble des acteurs, sur des marchés d’une taille importantes où un nouveau traitement procure une amélioration significative par rapport aux alternatives déjà disponibles ». Ces solutions innovantes vont permettre à certains groupes de prendre une part de marché dominante, avec un cours qui se verra attribuer une prime. 

Il indique que nous sommes aujourd’hui dans une période marquée par la renaissance de la recherche et développement de nouveaux traitements. L’exploration du génome humain a ouvert la porte à des marchés gigantesques qui étaient autrefois inaccessibles. « Nous avons aujourd’hui plus d’un tiers de nos encours sur ces domaines extrêmement innovants. Alors que nous avions auparavant une ou deux nouvelles classes de médicaments qui faisaient leur apparition chaque décennie, nous avons enregistré depuis 2010 une explosion des modalités d’actions qui peuvent être utilisées contre les différentes maladies. Enfin, la crise sanitaire que nous traversons a plutôt eu tendance à renforcer les initiatives publiques en vue d’accélérer les innovations en matière de R&D ».

Quatre segments

Le portefeuille est également positionné pour environ 20% sur des sociétés qui se situent à l’intersection des soins de santé, de la consommation et de la technologie. « L’adoption de la technologie par le secteur de la santé est relativement récent, avec de nouvelles générations de chercheurs qui sont beaucoup plus ouvertes aux nouvelles technologies. De même, les particuliers ont un rapport à la santé qui tend à devenir beaucoup plus technologique, avec par exemple davantage de contrôle sur les soins qu’ils reçoivent. L’innovation technologique se traduit également par l’utilisation du big data pour trouver les docteurs au contact des malades susceptibles d’entrer en considération pour certains essais cliniques, ce qui permet de mettre en place des d’essais cliniques qui auront plus de chances de déboucher sur une produit commercialisable. 

« Nous avons ensuite 25% de nos actifs qui sont investis sur les solutions visant à démocratiser l’accès aux soins de santé, comme par exemple les solutions de télémédecine qui permettent d’accéder plus facilement à une médecine préventive ». Enfin, le solde des encours est exposé sur des compagnies qui répondent aux défis liés au vieillissement de la population mondiale, sur des secteurs comme le cancer, le diabète, l’obésité, la neurologie ou les maladies cardiovasculaires. « Dans ce segment, nous sommes davantage exposés sur de grands groupes qui disposent d’une puissance commerciale suffisante pour s’adresser à ces marchés de taille très importante ». 

Impact chinois

A plus long terme, Henry Wu table sur l’émergence de la Chine dans son portefeuille, notamment en raison des importants investissements en recherche et développement réalisés ces dernières années dans ce pays. « L’autorité de régulation du marché a élevé ses standards vers ceux appliqués dans les pays développés durant la dernière décennie, et les compagnies occidentales n’hésitent plus à passer des accords de recherche avec des groupes locaux afin de pouvoir introduire leurs produits sur ce marché ». 
 

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