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Jan Longeval, fondateur de Kounselor Consulting, professeur à la Vlerick Business School et auteur qualifie le commerce algorithmique de coresponsable du crash boursier extrêmement rapide. De plus, il préconise la fermeture des marchés depuis un certain temps déjà.

Les bourses sont en pleine panique. Au moment où nous écrivons ces lignes, aussi bien les États-Unis que l’Europe sont en baisse de plus de 10 %. Longeval : « Les mouvements sont amplifiés par la prédominance des négociateurs algorithmiques, qui assurent 75 % du total des échanges boursiers. Les algorithmes amplifient les mouvements de cours existants. L’assouplissement quantitatif et les baisses massives des taux d’intérêt, comme le bazooka annoncé dimanche par la Fed, sont des recettes traditionnelles qui ne tiennent pas compte de la nouvelle situation. »

Longeval estime qu’il s’agit d’une capitulation totale : « Tout ce qui est vendable est vendu. Le fait que la Fed réagisse de manière aussi drastique a l’effet psychologique inverse. La Fed donne l’impression qu’elle s’affole. Le mode panique est désormais total. »

Investisseurs

Longeval estime que cette situation est particulièrement néfaste pour les investisseurs qui sont restés absents pendant toutes ces années ou sont montés à bord trop tard. Selon lui, une commission indépendante devrait découvrir tous les facteurs à l’origine du krach. « Je préconise depuis longtemps déjà une sorte de taxe Tobin pour lutter contre le commerce éclair. Les algorithmes ont certainement renforcé l’ampleur de la baisse. N’est-ce pas de la folie à l’état pur que de tolérer une situation dans laquelle la quasi-totalité du commerce boursier est assurée par des algorithmes ? Dans une moindre mesure, l’importance croissante de la gestion passive y est également pour quelque chose. »

Cependant, Longeval décourage les investisseurs de vendre dans de tels mouvements de panique. « Ce serait très imprudent, et cela ne s’est jamais avéré être une bonne décision. Si vous êtes un investisseur à contre-courant, vous pourriez racheter tranche par tranche. Que vous le fassiez dans des ETF ou des lignes individuelles dépend de votre ADN d’investisseur, mais les sélectionneurs de titres feraient mieux de se concentrer sur les entreprises de qualité. Soyez vigilants avec les secteurs les plus touchés par la crise, tels que les secteurs bancaire et aérien. Je ne dis pas qu’ils vont faire faillite comme en 2008, mais ils se retrouvent coincés dans la situation actuelle.

Dans ce contexte, les obligations d’entreprise ne peuvent offrir qu’une protection limitée, même l’investment grade, car la qualité s’est considérablement détériorée, tout comme la liquidité. J’avais averti longtemps à l’avance en recommandant de réduire ces positions en faveur d’obligations d’État allemandes et américaines, les seules valeurs refuges du marché obligataire. »

Fermer la bourse

Longeval estime que dans les circonstances actuelles, c’est le bon moment pour suspendre les échanges pendant un certain temps. Selon lui, cela pourrait ramener un peu de calme et limiter en outre le commerce algorithmique jusqu’à ce qu’il y ait davantage de clarté. 

Or

Enfin, Longeval mentionne également la place de l’or dans un portefeuille diversifié. « L’or physique est dans un premier temps également touché par la baisse, comme ce fut le cas en 2008, mais il assume très vite son rôle de valeur refuge dans un tel environnement, ce qui est nettement moins le cas des actions des mines d’or. Elles sont davantage liées au marché boursier qu’au prix de l’or. Pendant la dépression des années 1930, Homestake Mining, le plus grand producteur d’or de l’époque, s’est extrêmement bien comporté. Le prix de l’or de cette période ne nous dit pas grand-chose, car il était encore fixé à l’époque par le gouvernement. Longeval n’est pas enthousiasme concernant l’argent. L’or est un métal précieux qui n’a pratiquement pas d’applications industrielles. L’argent, en revanche, est un métal semi-précieux et la moitié de la demande provient d’applications industrielles, qui sont aujourd’hui touchées de plein fouet. Avancer le ratio or/argent comme argument pour acheter de l’argent est pour moi un raisonnement bancal. » 

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