JPMorgan développe IndexGPT, un tout nouvel outil d’IA destiné au conseil en investissement qui permet aux utilisateurs de construire en un rien de temps des indices thématiques créés à l’aide de ChatGPT.
IndexGPT fonctionne sur la base du modèle GPT-4 d’OpenAI. Ce modèle est capable d’identifier des mots-clés correspondant à un thème d’investissement spécifique. Ensuite, il parcourt Internet à la recherche d’articles de presse liés à ces mots-clés. Avec ces informations, l’outil sélectionne des entreprises susceptibles d’être intéressantes pour le thème choisi. Les clients de JPMorgan peuvent ainsi créer automatiquement des indices personnalisés et recevoir des conseils en investissement personnalisés.
Avec ces conseils en investissement automatisés, JPMorgan tente d’étendre ses services et d’attirer un public plus large sans devoir augmenter ses effectifs.
« Nous voulons aider les investisseurs à aller au-delà des choix évidents », explique Rui Fernandes, responsable de la structuration chez JPMorgan. Le potentiel disruptif de cet outil pour les services de conseil traditionnels est considérable, surtout pour les clients qui préfèrent une stratégie d’investissement personnalisée et des conseils financiers abordables.
Une technologie qui existait déjà
IndexGPT n’est pas une nouvelle technologie. Il existe déjà des robots-conseillers similaires pilotés par l’IA, tels que Betterment, Fidelity Go et Vanguard Digital Advisor aux États-Unis, ainsi que l’application financière Revolut en Europe.
Selon un rapport du cabinet d’études Allied Market Research publié en mars, le marché mondial des robots-conseillers devrait passer de plus de 8 milliards de dollars en 2023 à 33 milliards de dollars d’ici 2028.
De grandes banques américaines telles que Morgan Stanley, Goldman Sachs et Citigroup sont également activement engagées dans le développement de leurs propres outils d’IA. Ces outils facilitent la prise de décision en matière d’investissement et contribuent à automatiser des tâches telles que le trading, la gestion des risques et la détection des fraudes.
Morgan Stanley a développé pour ses conseillers financiers un chatbot interne basé sur la technologie d’OpenAI. Goldman Sachs utilise l’IA pour soutenir la rédaction de code logiciel. Citigroup a déployé l’IA pour analyser les nouvelles règles en matière de capital pour le secteur bancaire américain, ainsi que d’autres réglementations.
Tant que les investisseurs de détail ne se tournent pas massivement vers le conseil automatisé, le risque de concurrence extrême reste limité. Un modèle hybride, dans lequel des outils automatisés tels qu’IndexGPT traitent les requêtes simples tandis que les conseillers humains se concentrent sur les besoins plus complexes et plus nuancés des clients, pourrait considérablement réduire le coût du conseil.
Alors que les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d’actifs disposent souvent d’une expertise interne en matière de recherche et d’investissement, l’outil a la capacité d’analyser rapidement de grandes quantités de données non structurées. Cela peut aider à identifier les tendances émergentes, à optimiser les allocations et à gérer les risques en offrant de nouvelles perspectives qui n’émergent pas forcément à travers les seules analyses traditionnelles.