Tom Mermuys, KBC
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Les stratèges de marché de KBC ont estimé que la nouvelle du 9 novembre 2020 concernant les vaccins était un véritable game changer, c’est pourquoi ils sont légèrement surpondérés en actions, notamment dans des entreprises bénéficiant de la réouverture de l’économie. Dans le segment obligataire, ils recherchent leur rendement principalement dans les obligations d’entreprises.

C’est ce qui ressort d’un entretien avec Tom Mermuys (photo), stratège en investissement chez KBC Asset Management. «Lorsque nous avons appris la nouvelle du vaccin le 9 novembre, c’était pour nous un véritable game changer et nous nous sommes mis à raisonner pleinement sur la base d’un scénario de réouverture de l’économie. On peut discuter du rythme, mais l’économie reviendra progressivement à la normale dans le courant 2021. Si vous appliquez ce raisonnement au positionnement, vous devez jouer pleinement la carte des actifs à risque, c’est-à-dire surpondérer fortement les actions et sous-pondérer fortement les obligations. 

En ce qui concerne les actions, nous misons principalement sur les secteurs bénéficiant de l’économie ainsi que sur les segments à la traîne. Nous estimons cependant que les marchés ont évolué très rapidement, c’est pourquoi nous avons actuellement une position neutre et souhaitons poursuivre sur cette voie en cas de correction. La reprise ne se déroulera pas de manière linéaire. Cela n’arrive que rarement, voire jamais, et il reste encore de sérieux obstacles à surmonter, dont le déploiement de la campagne de vaccination et les éventuelles mutations du virus. Nous avons également eu un flux constant de bonnes nouvelles ces derniers mois, avec l’élection de Biden, une solution au Brexit, puis les vaccins. Nous ne serions pas surpris de voir le marché actions faire un petit pas en arrière. »

Obligations

Mermuys : « Dans le volet obligataire, nous ne redoutons guère une forte hausse des taux d’intérêt, car les banques centrales resteront encore très actives pendant un certain temps. Nous appliquons une stratégie ‘barbell’, en investissant d’une part dans des obligations de la zone euro à duration plus longue afin de nous garantir une certaine protection, et d’autre part dans des obligations d’entreprises afin de gagner quelques points de base supplémentaires. La catégorie investment grade arrive en première position, complétée par des obligations plus risquées, comme les obligations à haut rendement et les obligations des marchés émergents. 

Nous ne nous attendons pas à une hausse directe des taux d’intérêt. Le taux d’endettement est devenu si élevé que les banques centrales n’ont pas d’autre choix que de contrôler les taux d’intérêt. L’inflation pourrait les obliger à prendre des mesures, mais nous ne nous attendons absolument pas à cela dans la zone euro. ‘Low for longer’, telle est donc la devise, avec une conviction supplémentaire. « Nous avons étudié le Japon, nous n’avons donc pas peur d’ajouter un peu plus de duration dans le portefeuille en combinaison avec ces obligations d’entreprises. »

Actions

Comme mentionné plus haut, l’équipe investit plutôt dans les actions qui bénéficient actuellement d’une réouverture de l’économie, sans pour autant négliger les histoires de croissance séculaire. « Nous considérons la question de manière plus spécifique et plus sélective. Nous ne vendons pas tout ce qui est croissance pour ensuite réinvestir aveuglément dans tout ce qui est valeur. Par exemple, nous sommes toujours surpondérés dans le secteur technologique, le secteur de croissance par excellence, ainsi que dans le secteur de la communication. Ce sont des segments de croissance qui ont très bien performé l’année dernière.

La pandémie a renforcé certaines tendances qui étaient déjà en cours. À notre avis, cela n’est pas sur le point de s’arrêter. Nous continuons à ignorer le secteur énergétique, car nous pensons qu’il est en proie à un certain nombre de vents contraires structurels. La tendance aux énergies renouvelables et durables est désormais pleinement engagée. 

Ce qui est nouveau, c’est que nous investissons désormais davantage dans les valeurs financières, un secteur qui a été durement touché et devrait pouvoir se redresser lorsque les économies s’ouvriront à nouveau. Nous voyons également un potentiel dans les matières premières, l’industrie, les loisirs et les voyages. »
 

 

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