KBC veut renforcer son réseau d’agences et investir davantage dans les solutions digitales afin d’également mieux servir les clients Private Banking qui ne sont pas encore des ‘high net worth individuals’.
Concrètement, KBC compte plus que doubler le nombre d’agences Private Banking, qui passera de 14 à 29. Les clients particuliers disposant d’un patrimoine mobilier ou les personnes morales jouissant d’un patrimoine investi de plus de 250 000 euros auront accès à plus de 500 chargés de relations de KBC Private Banking dans le courant de l’année 2023. Les 2 agences Wealth existantes pour les patrimoines plus importants continueront à servir leurs clients comme auparavant.
Stef Leunens, porte-parole de la banque, déclare lors d’une réaction téléphonique à l’adresse d’Investment Officer qu›« il y a en portefeuille tout un groupe de clients disposant d’un portefeuille légèrement plus important qui ont besoin d’un suivi et d’une approche plus importants et différents. Les clients ont le choix de rester dans leur propre agence, mais nous voulons ainsi leur faire comprendre qu’un portefeuille plus important nécessite un suivi et des produits différents. »
Concrètement, Leunens affirme qu’il existe au sein du segment Private Banking davantage de produits susceptibles de répondre aux besoins des portefeuilles plus importants. « Un portefeuille de, disons, 75 000 euros a peut-être un peu moins besoin de ces produits. Au sein du Private Banking, l’éventail de produits est beaucoup plus large, et la gamme est également plus étendue en fonction du profil de risque du client. » Ainsi, selon le porte-parole, des produits et solutions plus complexes auquel le retail a moins accès, comme les options et autres, sont inclus dans le portefeuille.
Composition
Selon Leunens, ce segment Private Banking n’est pas composé exclusivement de produits de KBC Asset Management, mais aussi de produits de tiers qui ne peuvent être proposés sur la base de l’expertise de KBC Asset Management.
Selon Leunens, le seuil d’entrée relativement ‘démocratique’ de 250 000 euros est aussi, dans la pratique, le seuil que de nombreuses autres banques privées et grandes banques ont défini pour relever du segment ‘private’. « Bien entendu, nos concurrents sont et resteront les autres grandes banques et banques privées. Rien n’a changé à cet égard, mais nos clients ont ainsi droit au service et aux produits qui vont tout simplement de pair avec un patrimoine d’une certaine taille », explique-t-il.
Organisation
KBC n’est pas la seule grande banque qui se (ré)organise pour mieux servir sa clientèle Private et Wealth. Un précédent entretien avec Nicolas Deltour, responsable de la stratégie d’investissement chez Belfius Banque, révélait également une évolution similaire.
Auparavant, les agences de Belfius Banque étaient organisées en clusters. Aujourd’hui, ce sont des sociétés commerciales qui restent de véritables entrepreneurs. Les banquiers d’affaires et les spécialistes de l’investissement collaborent également plus étroitement qu’auparavant. « Il y a des spécialistes au sein des agences, et les spécialistes peuvent aussi se rendre dans d’autres agences. Des Private Houses, où se réunissent tous les spécialistes de la banque, sont également organisées pour les clients Private. Bien sûr, ceux-ci peuvent encore se rendre dans leur propre agence. » Deltour soulignait également que l’objectif n’est pas de réduire fortement le réseau d’agences. « Nous voulons continuer à couvrir toute la Belgique en tant que banque et avons donc besoin d’un réseau d’agences minimum », concluait-il.
Selon le dernier World Wealth Report de Cap Gemini, la Belgique compte 141 000 millionnaires en dollars. Avec la récente hausse du dollar qui a conduit à la parité avec l’euro, ceux-ci sont désormais aussi millionnaires en euros. Cela crée une très forte concurrence sur le marché belge des particuliers fortunés, tant pour les grandes banques classiques et les banques privées que, de plus en plus, pour les family offices et les fonds d’investissement privés.