Les dépenses d’infrastructure offrent une visibilité importante sur un horizon de 6 à 10 ans. Le secteur de l’eau affiche actuellement une décote historiquement élevée, et constitue dès lors une opportunité d’achat selon KBI Global Investors.
KBI Global Investors est un gestionnaire d’actifs irlandais de taille moyenne (11 milliards d’euros en actifs sous gestion) qui fait partie du groupe Amundi depuis 2016 tout en ayant conservé une indépendance de gestion. Le groupe est présent sur le marché belge par l’intermédiaire du fonds KBI Institutional Water, un produit investi sur le secteur de l’eau avec des actifs sous gestion qui approchent des 400 millions d’euros pour le fonds luxembourgeois (et plus d’1 milliard d’euros sur l’ensemble de la stratégie).
Tendances de fond
« Cette stratégie a été lancée en 2000, et les tendances que nous avions identifiées à l’époque restent encore valides à l’heure actuelle », indique Niall Murphy (Senior Vice President de KBI). Il souligne notamment que l’eau est une ressource naturelle de plus en plus rare, qui n’est pas toujours disponible à l’endroit où elle est le plus demandée (notamment en Asie). « En outre, la croissance de la demande est le double de la croissance de la population mondiale en raison de l’adoption des standards de vie occidentaux ».
Les autres tendances de fond sont notamment l’impact des règlementations pour la qualité de l’eau, la hausse des besoins en infrastructure, notamment pour réparer les installations existantes. « Ce sont ainsi 14.000 milliards de dollars qui doivent être investis au niveau de l’économie globale dans les infrastructures liées à l’eau », souligne Martin Conroy (Analyste et membre de l’équipe de gestion du fonds).
Finance et tech
Au niveau du fonds, la stratégie visera les sociétés qui vont permettre de trouver des solutions au manque d’eau potable au niveau mondial, notamment au niveau de la désalinisation de l’eau de mer, de la détection des fuites, des dépenses d’infrastructure ou du traitement des eaux usées. « Nous cherchons une pureté thématique d’au moins 50% du chiffre d’affaires exposé sur le secteur de l’eau pour les joueurs purs. Nous pouvons également inclure des sociétés dégageant moins de 50% du chiffre d’affaires sur le secteur de l’eau (avec un minimum de 10%) pour des sociétés occupant une position de leader sur un secteur du marché ». Depuis son lancement, la stratégie a dégagé une surperformance annualisée de 2,7% par rapport à l’indice MSCI All Country World (hors commissions).
Le portefeuille d’environ 50 actions sera exposé sur trois grands segments :
1)les grands producteurs d’eau qui sont le segment le plus défensif et prévisible
2) les groupes exposés sur les dépenses d’infrastructure qui sont nettement plus cycliques
3) les groupes qui proposent des technologies liées à l’eau avec un degré élevé de revenus récurrents
« La surperformance sera surtout impactée par la sélection des titres », indique encore Martin Conroy. « Sur le long terme, nous voudrions avoir une exposition d’un tiers sur ces trois groupes de sociétés, mais nous avons toutefois un biais actuel en faveur des sociétés exposées sur les dépenses d’infrastructure dans ce domaine au niveau mondial, avec une excellente visibilité pour les 6 à 10 prochaines années ».
Opportunité
« Nous restons structurellement surpondérés sur les marchés émergents, car c’est dans ces régions que les dépenses d’infrastructure seront les plus importantes durant les cinq prochaines années », indique encore Niall Murphy. « Nous estimons que le secteur de l’eau a rarement été aussi intéressant qu’à l’heure actuelle, avec une décote qui est extrêmement élevée par rapport à ses niveaux historiques ».