Au nom du Club des 300, Lars Dijkstra, CIO de Kempen Capital Management, et Saker Nusseibeh, de Hermes International, ont écrit une lettre dans une réaction au message de Larry Fink déclarant que BlackRock investira de manière plus durable. Dijkstra et Nusseibeh accueillent chaleureusement BlackRock ‘dans ce mouvement actif depuis plusieurs années déjà’.
Tel est ce qui ressort de la lettre des deux patrons au nom du Club des 300 fondé en 2011, dont l’objectif est de stimuler le débat au sein de sa propre industrie concernant un certain nombre de questions fondamentales. Kempen rapportait la nouvelle vendredi matin à Fondsnieuws.
« Nous ne pouvons pas vous dire à quel point nous sommes heureux que BlackRock, fort de sa position de leader sur le marché et de son influence incontestée, rejoigne maintenant le mouvement qui travaille depuis plusieurs années déjà à changer fondamentalement la chaîne de valeur des investissements pour la faire passer du salesmanship, le principal moteur pour de nombreux gestionnaires d’actifs, au stewardship.»
Les deux patrons attirent subtilement l’attention de Fink sur le fait que de nombreux gestionnaires d’actifs soutiennent depuis des décennies qu’il faut accorder autant d’attention aux caractéristiques ESG des entreprises qu’aux mesures traditionnelles telles que liquidité et risque de crédit. « Au cours des cinq dernières années, nous avons vu de nombreux gestionnaires d’actifs intégrer pleinement les statistiques ESG dans leurs processus d’investissement quotidiens, sous quelque forme que ce soit. Pour nous comme pour eux, il a été très clair que les risques et les rendements futurs des entreprises dépendent énormément de la bonne gouvernance, d’une politique environnementale ambitieuse et de considérations sociales. »
The New Active
Pour tous les deux, le secteur de la gestion d’actifs doit passer à ‘The New Active’, à savoir en faisant preuve d’un stewardship à long terme en aidant aussi bien les clients que les entreprises dans lesquelles investissent les sociétés de fonds à se concentrer sur la création de valeur durable. Cette philosophie ‹new active› du Club des 300 part du principe que les risques de destruction de valeur ne peuvent être réduits que si la création d’une prospérité durable devient la nouvelle norme.
Dans une autre lettre adressée aux clients, Lars Dijkstra décrit la différence entre ce qu’il qualifie de ‘réellement actif’ et de ‘traditionnellement actif’. « La gestion active, c’est bien plus que de laisser quelques gars intelligents choisir les bonnes actions dans un univers préalablement défini. Être véritablement actif, c’est être capable de gérer soigneusement l’argent à long terme (stewardship) et d’obtenir un véritable rendement économique. Être vraiment actif, ce n’est pas seulement réaliser une performance sublime en termes de rendement, mais aussi apporter une contribution positive à la durabilité. Pour ceux qui sont véritablement actifs, il y aura de la place dans la composition des investissements de tous les clients dans le futur également. Nous avons appelé cette façon d’investir ‘The Real Active’.
Co-investissement personnel
Enfin, ils donnent à BlackRock – ainsi qu’à d’autres gestionnaires d’actifs – quelques lignes directrices s’ils veulent eux aussi devenir membres du mouvement. En ce qui les concerne, les intérêts des gestionnaires de portefeuille doivent être rapprochés de ceux du mandataire et des entreprises, par exemple en co-investissant à titre personnel.
Ils estiment également que les structures d’incitation des gestionnaires d’actifs doivent être davantage basées sur un stewardship à long terme et un capitalisme durable plutôt que sur la vente à court terme. « Et travaillez avec conviction. Pour créer une réelle valeur pour les parties prenantes, les gestionnaires de portefeuille actifs doivent se concentrer sur un nombre limité d’entreprises. Pouvoir être un propriétaire actif qui engage des dialogues approfondis avec des chefs d’entreprise nécessite de la bande passante. »
Larry Fink
Dans sa lettre annuelle, le CEO Larry Fink a promis à la à la mi-janvier que BlackRock prendrait désormais en compte la durabilité dans toutes ses décisions d’investissement et exclurait partiellement le charbon en tant qu’investissement.