Nicolas Jacob (ODDO BHF Asset Management) souligne qu’il juge les perspectives de long terme intéressantes pour les thématiques exposées à la transition énergétique et à la préservation des ressources naturelles. La baisse des cours en 2022 présente même, selon lui, une opportunité unique pour s’exposer sur ce type de sociétés.
Oddo BHF Green Planet a été lancé en 2020 dans le cadre du développement de stratégies thématiques globales chez ODDO BHF Asset Management. Après le fonds sur l’intelligence artificielle (lancé en 2018), ODDO BHF Green Planet a été le deuxième fonds à s’ajouter à la gamme thématique du gestionnaire franco-allemand. Nous avons récemment eu l’occasion d’interviewer son gestionnaire après une année 2022 difficile, durant laquelle cette stratégie a surperformé la plupart de ses concurrents.
Algorithme
« Le lancement de cette stratégie répondait à une vraie demande pour des produits exposés au changement climatique et aux défis environnementaux, et plus particulièrement sur des produits avec une exposition globale », souligne Nicolas Jacob (Gestionnaire du fonds ODDO BHF Green Planet). Le fonds répond aux exigences de l’article 9 de la règlementation européenne SFDR, avec l’obligation d’investir dans des sociétés qui vont avoir un impact positif sur la transition écologique. Il a également reçu le label Towards Sustainability décerné par Febelfin.
Le fonds investit dans trois thématiques directement liées à l’énergie, à savoir l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et la mobilité durable. « A côté de ces trois segments, nous ciblons également un quatrième groupe de sociétés, qui répondent à un objectif de préservation des ressources naturelles, avec une exposition qui va donc viser des sociétés actives dans la gestion des déchets, dans le secteur de l’eau ou dans l’économie circulaire ».
Une des caractéristiques principales de la gamme de fonds thématiques de ODDO BHF Asset Management est l’utilisation d’algorithmes d’intelligence artificielle en début de processus pour constituer l’univers d’investissement. « Après avoir exclu de notre univers les sociétés qui ne peuvent pas entrer dans la composition de notre fonds sur les critères extra-financiers (pétrole de schiste, armement, etc), notre univers global se réduit à environ 6000 valeurs ».
Algorithme
« Nous faisons ensuite appel à un partenaire externe spécialisé dans l’analyse de données à grande échelle, et qui a développé un algorithme de traitement du langage naturel, spécifique à chaque fonds. Après avoir défini un champ sémantique spécifique à la thématique de la transition écologique d’environ 700 mots clés, l’algorithme va passer les 6000 valeurs dans la base de données Bloomberg avec pour objectif de détecter les sociétés les plus impliquées dans la thématique ».
« Cet algorithme ressort ainsi les 300 valeurs qui correspondent le mieux au champ thématique initialement défini. Au début du lancement du fonds, nous avons bien entendu vérifié ligne par ligne si les 300 noms sélectionnés correspondaient bien à ce que nous recherchions pour notre stratégie ». Cet algorithme va tourner une fois par trimestre, avec 4 à 5 nouveaux noms qui vont typiquement différer dans la liste de 300 sociétés par rapport à la période précédente. « Le taux de rotation est donc assez faible, et nous allons donc pouvoir nous concentrer sur un nombre de sociétés qui va rester raisonnable pour une équipe de notre taille. Utiliser cet algorithme nous permet également de trouver des histoires intéressantes en dehors de l’Europe, notamment sur le segment des moyennes capitalisations », constate encore Nicolas Jacob.
Positionnement
Après l’application d’un filtre financier multifactoriel (qualité, croissance, valorisation, momentum, volatilité), un portefeuille de 30 à 60 sociétés est construit, avec des pondérations qui vont de 0,5 à 5% des actifs sous gestion en fonction des convictions sur certains noms, des contraintes de gestion (par exemple, des sociétés avec des données carbone pénalisantes) ou du besoin de conserver une bonne diversification géographique et/ou sectorielle.
Sa stratégie est également exposée à l’Asie, et plus particulièrement au marché chinois. « On peut aujourd’hui difficilement faire l’impasse sur ce pays dans le cadre d’une stratégie globale, car le pays est devenu un leader mondial dans plusieurs technologies, comme les batteries rechargeables ou les panneaux solaires ».
Stratégie
« Au début 2022, nous avons réduit notre exposition sur les valeurs sensibles à un mouvement de hausse des taux, et nous avons relevé les segments plus défensifs comme la collecte de déchets en Amérique du Nord ou la production d’électricité en Europe, parmi les noms qui ne sont pas exposés à la problématique du gaz russe ». Pour les prochains mois, il souligne que les anticipations d’une récession vont permettre aux valeurs de croissance de retrouver un certain attrait.
« Après la forte correction depuis début 2022, nous avons commencé à redevenir plus constructif sur les valeurs technologiques potentiellement profitables depuis quelques semaines ». Il souligne également que la crise énergétique actuelle va rester un soutien de long terme pour la plupart des thématiques dans sa stratégie. « Selon notre analyse, la croissance va rester assez forte, voire même peut-être s’accélérer, avec des segments qui devraient émerger durant les prochaines années comme l’hydrogène vert dans des applications industrielles ou le stockage d’électricité ».
A propos du fonds
ISIN | Perf 2022 | Perf 2021 | Perf 3 jaar | AuM | Morningstar | |
Oddo BHF Green Planet | LU2189930105 | -12,73% | 18,00% | n.d. | 98 m USD | n.d. |