Les économies du Nord sont peu endettées, et disposent d’un vivier très profond de sociétés mondialement connues qui réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires à l’exportation. Les actions scandinaves ont historiquement réalisé une meilleure performance que les actions d’Europe continentale.
Thomas Brenier est à la tête du fonds Norden SRI (Lazard Frères Gestion) depuis le lancement du fonds en 2007, ce qui en fait un des produits « scandinaves » les plus anciens à avoir été commercialisé sur le marché belge. Avec des actifs sous gestion qui dépassent les 600 millions d’euros, Norden SRI est également un des plus gros fonds de sa catégorie. « La surperformance de l’indice MSCI Scandinavie a été significative supérieure à celle de l’indice EuroSTOXX 50 durant les quinze dernières années, soit 211% contre 103% ».
Environnement positif
La Scandinavie est une zone géographique riche en entreprises internationales, davantage exposées sur l’évolution de l’économie globale que sur les marchés domestiques. « Par contre, l’organisation du travail des entreprises nordiques est souvent très différentes des entreprises des autres pays, avec des performances sur le long terme qui auront tendance à être supérieures ».
Thomas Brenier indique également que l’environnement des entreprises scandinaves constitue un facteur de soutien. « Trois des quatre pays ont des notations AAA, avec des endettements nets publics très faibles. Les pays sont également très en avance dans le développement du digital et du développement durable, avec un cadre politique stable qui est favorable au développement des entreprises. Les taux de défaut sont restés très faibles et ces pays ont traversé les deux grandes crises sans trop de problèmes ». Il souligne à ce titre que l’impact économique de la crise sanitaire a été limité à 3-4%.
Consensus social
Il souligne également que les entreprises sont souvent contrôlées par les nombreux holdings familiaux ou par de grandes fondations privées. « Ces actionnaires sont très impliqués au niveau des conseils d’administration, ce qui permet de pouvoir adopter une vision de long terme dans le pilotage stratégique des entreprises ». Ces pays disposent également de fonds de pension et de fonds souverains qui renforcent encore la présence des actionnaires locaux.
Les entreprises adoptent souvent un modèle de gestion décentralisé, avec des niveaux de responsabilité davantage délégués vers des personnes qui sont directement en contact avec les clients. Les relations sociales sont également beaucoup plus apaisées avec un consensus social traditionnellement négocié au niveau sectoriel entre les syndicats et les entreprises. « Il y a une vraie différence par rapport au reste de l’Europe ».
Impact suédois
Norden SRI affiche un biais marqué par rapport à la zone euro, avec une proportion importante exposée sur les valeurs industrielles (29% contre 15% dans l’indice EuroStoxx 50). A l’inverse, la consommation durable est faiblement représentée en raison du manque de sociétés actives dans le luxe ou l’automobile. « Contrairement aux idées reçues, investir en Scandinavie ne va pas entraîner une surpondération dans l’énergie et la technologie ».
Le fonds s’est vu attribuer le label de durabilité français, avec une sélection de valeurs qui mélange une analyse ESG (qui détermine le poids qu’une valeur aura dans le portefeuille) et une analyse traditionnelle sur base des critères financiers. « Notre portefeuille compte une quarantaine de valeurs, et nous tentons généralement d’avoir une exposition relativement équilibrée entre sociétés défensives et cycliques ».
La Suède représente la principale exposition du portefeuille (45% des actifs sous gestion), suivi par le Danemark (environ 20%). « Le portefeuille n’est pas couvert contre la fluctuation de la couronne suédoise, qui a plutôt eu tendance à perdre du terrain face à l’euro depuis 2012 ».
ISIN | Perf 2021 | Perf 1 an | Perf 3 ans | Perf 5 ans | Perf 10 ans | AuM | |
Norden SRI | FR0000299356 | 7,85% | 65,65% | 6,96% | 6,25% | 7,47% | 606 m € |