Partners Group headquarters in Zug, Switzerland. Photo: Partners Group.
Partners Group headquarters in Zug, Switzerland. Photo: Partners Group.

Partners Group, une société suisse d’investissement spécialisée dans le marché privé et également acteur majeur au Luxembourg, a annoncé une baisse significative des commissions de performance pour le premier semestre 2024. Cette baisse s’explique par la vente plus tardive et plus compliquée des investissements.

Selon les chiffres semestriels présentés mardi, les commissions de performance ont chuté de 39 % pour s’établir à 161 millions de francs suisses (171 millions d’euros), contre 265 millions au cours de la même période l’année précédente. Ces commissions ne représentent désormais plus que 17 % des revenus totaux, contre 25 % au premier semestre 2023, et sont inférieures à la prévision précédente, qui tablait sur environ 20 %.

Les deux principales sources de commissions de performance au premier semestre de l’année ont été les sorties du capital-investissement dans SRS Distribution, une entreprise américaine de produits de construction vendue à Home Depot en juin, et Civica, une entreprise du secteur public acquise par Blackstone en mai. Une prochaine sortie majeure est attendue pour Aavas Financiers, spécialisée dans les financements immobiliers en Inde, a indiqué l’entreprise.

Malgré la collecte de 11 milliards de dollars de nouveaux capitaux, portant ses actifs sous gestion à 149 milliards de dollars au 30 juin 2024, les revenus totaux de la société ont chuté de 7 % pour s’établir à 977 millions de francs. À la Bourse suisse, l’action a dévissé de 6 % mardi, frôlant ainsi son plus bas niveau du mois.

« Lente reprise »

Lors de la conférence téléphonique avec les investisseurs, le CEO David Layton a reconnu que les conditions du marché étaient difficiles. « Bien que nous soyons satisfaits de l’importante collecte de nouveaux capitaux, la lenteur de la reprise des transactions a affecté notre capacité à vendre des actifs comme prévu », a-t-il déclaré. « Cela a, en conséquence, pesé sur nos commissions de performance. »

En raison de ces conditions de marché, Partners Group a dû reporter plusieurs ventes d’actifs dans ses portefeuilles de capital-investissement et d’infrastructures. Malgré une augmentation de 69 % de l’activité de sortie, en glissement annuel, la société a précisé que la majorité de ces opérations portaient sur des actifs de crédit privé et de portefeuille, des secteurs générant généralement des commissions de performance plus faibles.

Les coûts opérationnels ont diminué de 9 % pour s’établir à 371 millions de francs, ce qui s’explique en grande partie par la baisse des coûts salariaux variables liée à la réduction des commissions de performance. Néanmoins, le bénéfice sur la période a reculé de 8 % pour s’établir à 508 millions de francs, en ligne avec la baisse des revenus totaux.

En revanche, les revenus issus des commissions de gestion ont progressé de 4 %, pour atteindre 815 millions de francs au premier semestre.

Des temps difficiles pour les investisseurs en capital-investissement

Ces évolutions sont également significatives pour les détracteurs du capital-investissement, car elles mettent en lumière les défis auxquels ce secteur est confronté. Vendre des investissements après plusieurs années se révèle manifestement de plus en plus complexe, créant des difficultés pour les investisseurs du marché privé. Selon la société, les sorties d’investissements se heurtent à des décotes substantielles.

Malgré cela, Partners Group reste optimiste pour l’avenir. La société a confirmé ses prévisions selon lesquelles les commissions de performance devraient représenter 20 à 30 % des revenus totaux pour l’ensemble de l’année 2024, tout en précisant que ce chiffre se situera probablement plutôt vers le bas de cette fourchette en raison des conditions de marché actuelles.

La société a également évoqué un « potentiel considérable à long terme » pour les commissions de performance dans les années à venir, car elle s’attend à vendre des investissements privés nécessitant habituellement six à neuf ans pour arriver à maturité. « Aujourd’hui, nous pensons que la reprise des marchés de sortie sera plus rapide en 2025 qu’en 2024 », a déclaré Joris Gröffin, directeur financier, lors de la conférence téléphonique avec les investisseurs.

Articles connexes sur Investment Officer :

Author(s)
Categories
Access
Members
Article type
Article
FD Article
No