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Depuis deux ans, le marché des introductions en Bourse était paralysé, mais les sociétés de capital-investissement sont de plus en plus nombreuses à envisager de coter les entreprises de leur portefeuille.

Douglas, Reddit, Birkenstock, Galderma et, plus récemment, CVC à Amsterdam : les investisseurs ont vu passer une flopée d’introductions en Bourse cette année. Le succès de ces opérations a été variable : Douglas et Reddit se négocient en dessous de leur prix d’introduction, tandis que la société pharmaceutique suisse Galderma, ancienne filiale de L’Oréal et de Nestlé, a vu son cours s’envoler un mois après son entrée à la cote. CVC a connu un début en Bourse spectaculaire vendredi dernier, avec un bond de plus de 20 % du cours de son action. 

« Les marchés boursiers se sont quelque peu calmés cette année », affirme Koen Ronda, Head of Private Markets Investments chez IBS Capital Allies. « Par conséquent, l’intérêt pour l’introduction en Bourse des entreprises semble renaître. » La plus grande dispersion des plus-values sur les marchés d’actions, alors que les petites et moyennes capitalisations voient aussi leurs cours augmenter, contribue également à cette tendance. « C’est le segment sur lequel le capital-investissement se concentre généralement lorsqu’il souhaite introduire ses participations en Bourse ».

Koen Ronda poursuit : « Le nombre d’entrées à la cote n’a pas encore retrouvé le niveau d’il y a quelques années, mais nous revenons progressivement à la normale. »

Le temps presse

L’expert d’IBS note que la durée de détention des entreprises dans les portefeuilles des sociétés de capital-investissement a augmenté ces dernières années. Selon les données de PitchBook, elle est en moyenne de 6,2 ans actuellement, contre 5,6 ans de moyenne historique. CVC était actionnaire de Douglas depuis neuf ans avant que l’investisseur n’introduise sa participation à la Bourse de Francfort en mars dernier. Grâce, à la fois, à la création de valeur et aux participations invendues, les portefeuilles des sociétés européennes de capital-investissement ont atteint un total de 1100 milliards d’euros, selon les chiffres de PitchBook, en incluant les investissements existants et de 250 milliards de dry powder.

« Il n’y a pas encore de problèmes, mais les sociétés de capital-investissement doivent commencer à réaliser des sorties, déclare Koen Ronda. L’option de l’IPO demeure une voie de sortie importante pour de nombreuses parties, et présente de nombreux avantages par rapport à une revente à un autre investisseur privé », affirme l’expert, soulignant notamment que les multiples en Bourse sont généralement plus élevés que sur le marché privé. 

Le temps presse. Koen Ronda note que de nombreuses entreprises doivent céder certaines de leurs activités, car leurs fonds arrivent à échéance.

D’autres voies de sortie

D’autres voies de sortie ont également été quasi fermées pour les acteurs du capital-investissement ces dernières années. Ainsi, les entreprises sont prudentes lorsqu’il s’agit de revendre des participations à d’autres gestionnaires de fonds de capital-investissement, et les acheteurs stratégiques ont été moins présents pendant un certain temps en raison du spectre de l’inflation, explique Koen Ronda. « Cependant, même ces voies se rouvrent progressivement ».

« On ne sait pas encore exactement ce que feront les banques centrales, mais il est peu probable qu’elles relèveront les taux d’intérêt de manière aussi agressive qu’au cours des deux dernières années, ce qui rassurera de nombreux investisseurs. En fin de compte, c’est davantage la tranquillité des eaux que leur direction qui compte. »

L’expert observe qu’à mesure que les fonds arrivent à maturité, les acteurs du capital-investissement doivent envisager des voies de sortie plus diversifiées. Dans ce contexte, l’introduction en Bourse devient alors une suite logique et cette option redevient envisageable, ce qui est positif. « Plus il y a d’options, mieux c’est. »

Succès mitigé des IPO

Pour Koen Ronda, les récentes introductions en Bourse ont connu un succès mitigé. « Nous n’avons pas encore assisté à des IPO vraiment spectaculaires, mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. » Selon l’expert d’IBS, cela est dû à plusieurs facteurs. Dans le cas de Douglas, l’offre publique était limitée. « Les actionnaires trouvent cela généralement moins intéressant, car ils préfèrent les actions facilement négociables. »

Les investisseurs sont également attentifs à l’endettement. Peu avant son introduction en Bourse, Douglas avait bénéficié d’une nouvelle injection de capital de la part de son propriétaire CVC, destinée à embellir quelque peu sa situation d’endettement. « Même si ce n’est pas le facteur déterminant pour le succès des dernières introductions en Bourse, nous sommes également prudents en ce qui concerne l’endettement. Tout dépend vraiment du modèle d’entreprise. Une société comme Birkenstock ne constitue pas vraiment un investissement sexy, et Reddit doit encore concrétiser ses promesses en matière d’IA. Au cours des 18 derniers mois, je n’ai pas vraiment vu entrer en Bourse de modèle d’entreprise qui m’ait pleinement convaincu. »

En conclusion, Koen Ronda affirme qu’avec chaque cotation, la confiance parmi les fonds de capital-investissement augmente, les incitant ainsi à se tourner vers le marché boursier. Après les introductions en Bourse réussies de Galderma et de CVC, il estime que d’autres entreprises suivront. Verrons-nous bientôt Bol.com sur le Damrak ? « Cela se peut, car il s’agit d’une belle entreprise. Mais alors que le capital-investissement doit à un moment donné chercher une sortie parce qu’un fonds arrive à échéance, le propriétaire Ahold n’est pas soumis à cette pression. Cela pourrait donc prendre un certain temps, mais étant donné que les portefeuilles des sociétés de capital-investissement sont bien remplis, il est probable que de nombreuses autres entreprises intéressantes envisageront une introduction en Bourse. »

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