La Turquie est un bon exemple de pays qui n’a pas été inclus dans le fonds ISR EMD d’Allianz Global Investors en raison d’une mauvaise gouvernance. L’Allianz Emerging Markets SRI Bond Fund a récemment reçu le label ISR belge (Febelfin).
Richard House est un vétéran dans le domaine de la gestion des titres à revenu fixe, également sur les marchés émergents. Il gère un certain nombre de fonds d’obligations de pays émergents pour Allianz Global Investors. L’Allianz Emerging Markets SRI Bond Fund présente des caractéristiques de durabilité prononcées.
House : « L’univers de quatre-vingts pays dans lequel nous pouvons investir ne donne en fin de compte qu’un portefeuille de quarante pays. Les filtres de durabilité que nous appliquons jouent un rôle très important à cet égard. La modélisation des facteurs de risque ESG évalue les risques non financiers susceptibles d’avoir un impact négatif sur la solvabilité. Au total, une vingtaine de facteurs ESG sont analysés pour chaque marché émergent dans lequel des investissements peuvent être réalisés. L’Environnement a une pondération de 20 %, le Social de 30 % et la Gouvernance de 50 %. Il s’agit donc de loin du pilier le plus important. Pour nous, la Turquie est un exemple de pays que nous évitions depuis longtemps. En raison de mauvaises décisions politiques, le profil ESG de la Turquie s’était considérablement détérioré. Cependant, le marché a longtemps ignoré ce fait, mais à un moment donné, cela s’est tout de même traduit par une forte augmentation des spreads. On est alors heureux de ne pas avoir investi dans ce pays. Nous avons montré qu’il existe une corrélation négative entre le score ESG et le spread de l’obligation en question. Nous pouvons également exclure les pays qui font partie des 10 % de pays les moins performants sur l’échelle E, S ou G. Le Liban et le Venezuela en sont un exemple pour des raisons évidentes. En raison de l’analyse des risques ESG et des exclusions, la stratégie est beaucoup plus critique que de nombreux autres indices et fonds. »
Monnaie locale
House a également examiné la question ‘monnaie locale versus monnaie forte’. Bien que l’ESD SRI Fund investisse en monnaie forte, House est actuellement assez négatif concernant les monnaies locales des pays émergents : « Les banques centrales des pays émergents baissent les taux d’intérêt, ce qui est bien sûr également lié à la récente crise du coronavirus. Certains pays sont également très exposés au tourisme, comme certains pays asiatiques et la Turquie. Le taux d’intérêt qu’on reçoit pour la détention de devises des marchés émergents n’est plus si élevé. Nous devons aussi nous contenter de faibles taux d’intérêt post-coronavirus dans cette région. »
Gestion
House souligne que malgré son ancienneté, il n’adopte pas une approche de manager star pour la gestion du fonds. « Il y a clairement une approche d’équipe. Notre cadre de travail macroéconomique et notre approche ESG interagissent très bien. Nous recevons un input de différentes disciplines. En fin de compte, on peut cependant dire que le choix du bon pays est celui qui génère le plus d’alpha. Nos modèles de valeur relative sont une combinaison de fondamentaux, de valorisation et de facteurs techniques. »
Trackrecord
House fait état d’un trackrecord de plus de 25 ans chez différents autres gestionnaires d’actifs avant son arrivée chez Allianz GI, ce que vous pouvez voir sur le graphique ci-dessous.
Le fonds souverain a le plus long trackrecord, tandis que le fonds qui a reçu le label ISR belge de Febelfin, à savoir l’Allianz Emerging Markets SRI Bond Fund, basé sur la performance de la classe d’actions retail couverte en euros (A H2-EUR) YTD, a réalisé un rendement de 0,24 %, et de -0,09 % sur 1 an. Il s’agit également de la classe d’actions enregistrée en Belgique pour la vente.