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Malgré des prévisions inquiétantes, le marché boursier allemand participe également sans entrave à la reprise que la plupart des marchés ont connue en octobre. L’indice Dax a augmenté de 8,4 % le mois dernier.  Ce résultat est frappant, car pratiquement tous les indicateurs laissent entrevoir des perspectives très sombres pour la première économie de la zone euro. Le modèle économique allemand appartient au passé».

L’avenir du modèle économique à succès de nos voisins de l’Est est définitivement entré dans sa phase finale avec l’invasion de l’Ukraine, selon l’agence économique ING.

Pendant des années, le pays a pu importer de l’énergie russe bon marché pour produire des biens de haute qualité destinés à l’exportation mondiale. Selon Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING, cette époque est révolue.

Le pays est désormais contraint d’accélérer sa transition écologique, de restructurer ses chaînes d’approvisionnement et de se préparer à un monde moins globalisé», a écrit M. Brzeski dans un communiqué publié cette semaine.

Et tout cela vient s’ajouter à des problèmes connus de longue date, tels que le manque de numérisation, des infrastructures fatiguées et une société vieillissante, pour n’en citer que quelques-uns. Quelle que soit l’ampleur de la récession hivernale à venir, la croissance allemande sera modérée pendant un certain temps encore», a déclaré M. Brzeski.

Pour l’instant, il laisse la bourse de Francfort froide. En l’absence de nouvelles données positives significatives, le DAX a augmenté de 8,4 % par rapport au mois dernier. Pendant ce temps, l’économie allemande est en train de quitter les quatre plus grandes économies du monde.

L’Allemagne n’est plus la quatrième puissance économique

La croissance trimestrielle du PIB a ralenti pour atteindre 0,1 % au deuxième trimestre de 2022, ce qui est nettement inférieur à la croissance de 0,8 % du PIB de la zone euro au cours de la même période. Le pays va céder sa place de quatrième économie mondiale à la Californie, selon des données publiées par Bloomberg cette semaine.

Le plus gros problème est la dépendance à l’égard de l’énergie russe. Les problèmes sont tels que la Deutsche Bank, publiée en juin, a dû revoir à la baisse les prévisions de croissance du PIB du pays pour 2023, de -1 % à -3,5 %.

Selon l’agence de notation Fitch, la question de l’énergie ne constitue pas seulement un choc négatif majeur en termes d’approvisionnement et de revenus pour l’économie allemande, elle a également un impact négatif important sur la confiance des entreprises et des ménages.

«Le problème est aggravé par la forte aversion du public allemand pour une inflation plus élevée», écrit Fitch dans son «Rating Action Commentary» pour l’Allemagne. Le statut AAA du pays est néanmoins maintenu.

Les Allemands sont mal à l’aise

Une enquête menée par la Fédération des industries allemandes (FDI) auprès des entreprises industrielles allemandes montre que pour 34 % des personnes interrogées, la hausse des coûts énergétiques menace leur survie. 58 % des répondants parlent d‹ «un défi majeur». Près d’un dixième des entreprises allemandes ont déjà réduit ou même suspendu leur production, selon le BDI.

L‹ «indice des attentes des entreprises allemandes» de l’institut de recherche Ifo, qui indique le sentiment des entrepreneurs sur la situation actuelle des affaires et leurs attentes pour les six prochains mois, est à son plus bas niveau depuis plusieurs années, soit 75 points, depuis septembre. Ce n’est qu’en mars 2020 que l’indice a brièvement baissé.

Augmentation des faillites

Les préoccupations relatives à l’approvisionnement en énergie et à l’inflation élevée, quant à elles, ont également atteint les prêteurs. 25 % des entreprises allemandes à la recherche de crédit se heurtent à des réticences, selon une enquête Ifo publiée lundi. Les entreprises allemandes ont de plus en plus de mal à se maintenir à flot.

Le nombre de faillites d’entreprises allemandes a augmenté de 34 % en septembre par rapport à l’année précédente, selon l’analyse actuelle de l’Institut Leibniz de recherche économique de Halle (IWH). Une nouvelle hausse des faillites est attendue pour l’automne. Le chercheur en chef de l’IWH, Steffen Müller, affirme que l’augmentation est plus importante que prévu, «mais nous ne sommes pas encore dans un tsunami de faillites», a déclaré M. Müller à la chaîne d’information DW.

Pour l’instant, la bourse de Francfort le laisse froid. En l’absence de nouvelles données positives significatives, le DAX a augmenté de 8,4 % par rapport au mois dernier.

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