Erwin Deseyn
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Contrarian Equities at Work est le nom d’un des fonds de CapitalatWork. Un peu à contre-courant, c’est aussi le sentiment que l’on éprouve lorsque l’on fait parler Erwin Deseyn, chief investment officer de ce gestionnaire d’actifs spécialisé, actif dans le Benelux.

Le meilleur investissement qu’il ait jamais fait est le temps et l’énergie qu’il a consacrés à l’éducation de ses trois fils, a-t-il déclaré lors d’une précédente interview. 

L’approche unique de M. Deseyn et de son équipe a été récompensée cette année par trois Fund Awards et un Group Award décernés par Lipper Refinitiv. Qu’est-ce qui fait le succès de ce gestionnaire d’actifs spécialisé, actif dans le Benelux ? 

Notre stratégie d’investissement repose sur trois moteurs», explique Deseyn pour expliquer son approche pragmatique. Le premier moteur est l’allocation d’actifs. CapitalatWork s’est spécialisé dans les trois plus grands marchés depuis sa création et cette constance est notre force. Nous nous limitons donc aux trois catégories d’actifs correspondantes : actions cotées, obligations d’entreprises et obligations d’État. Vous ne m’entendrez pas dire que d’autres catégories d’actifs comme l’immobilier ou les matières premières n’ont pas leur place dans la gestion d’actifs. Mais ce n’est pas là que se situe notre expertise».

Une sélection d’investissements autogérés

Le deuxième facteur de rendement est la sélection des placements effectuée par les investisseurs eux-mêmes. Les deux paramètres les plus importants, pour ne pas dire les seuls, que nous utilisons sont le flux de trésorerie disponible et la valeur de l’entreprise. Le flux de trésorerie disponible génère de toute façon une valeur ajoutée pour l’investisseur à long terme. Que ce soit par le biais de dividendes, d’investissements dans l’entreprise ou de rachats d’actions, dans les trois cas, l’investisseur s’en sort mieux à long terme.

Bien entendu, cela signifie que CapitalatWork ne capitalise pas sur les nouvelles tendances et ne saute pas sur l’engouement pour les jeunes entreprises. N’hésitez pas à qualifier cette attitude de conservatrice», répond Deseyn. Il y aura des gens qui gagneront de l’argent avec les crypto-monnaies. Je préfère passer à côté de quelques opportunités plutôt que de me lancer dans des aventures dont je ne connais pas la fin».

Deseyn (55 ans) a plus de 32 ans d’expérience dans la gestion d’actifs et travaille pour CapitalatWork depuis 1999. Il a connu de nombreuses conditions de marché extrêmes. Ce qui nous amène au troisième moteur de son approche.
Une stratégie cohérente ne signifie pas que notre portefeuille d’investissement est statique. Des spreads élevés, des taux d’intérêt négatifs, une inflation en hausse… Il faut répondre aux anomalies en réagissant rapidement et avec souplesse grâce à une gestion active. La stratégie est fixe, mais les interventions tactiques sont importantes. Par exemple, nous avons choisi des obligations indexées sur l’inflation au bon moment».

Pas un fan des fonds passifs

M. Deseyn n’est donc pas un adepte des fonds passifs, un phénomène qui compte de plus en plus de partisans. L’approche active fonctionne manifestement. Sur une période de 25 ans, Contrarian Equities bat l’indice MSCI World d’environ 2 % d’une année sur l’autre. Sur 25 ans, cela signifie un rendement deux fois plus élevé.

Pour la stratégie d’investissement de CapitalatWork, les réglementations de plus en plus strictes de la SFDR sont un «problème mineur», affirme M. Deseyn. Il n’en est pas moins critique. C’est comme si on mettait le plus mauvais élève de la classe dans le couloir. Comment voulez-vous qu’il apprenne quoi que ce soit ? Je pense que l’on insiste beaucoup trop sur l’exclusion, alors qu’il suffit d’impliquer les entreprises dans ce domaine. Croyez-moi, il n’y a aucun PDG d’entreprise aujourd’hui qui ne soit pas engagé dans des pratiques commerciales durables».

Il est indéniable que Deseyn a l’esprit d’équipe. Il souligne à plusieurs reprises l’importance de l’équipe et de l’expérience qu’elle possède. Nos 10 analystes suivent quelque 200 entreprises. Cette analyse approfondie d’un territoire qui nous est familier, c’est notre force», affirme-t-il avec conviction.

Je ne veux pas dire par là qu’un CIOI n’est pas important», dit-il en riant. Cela fait maintenant 12 ou 13 ans que je fais ce métier et je le ferai encore pendant au moins cinq ans. Mais ce n’est pas comme si, lorsque je partirai, le prochain CIO allait complètement imposer sa propre vision et bouleverser la stratégie d’investissement. Non, nous avons un joyau entre les mains, il s’agit de le transmettre.

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