Les millénials façonnent de plus en plus le visage de la gestion du patrimoine dans le monde. Selon les estimations, ils devraient détenir environ 20 000 milliards de dollars d’actifs d’ici 2030. Les gestionnaires de patrimoine et experts en technologie financière se concentrent donc de plus en plus sur ce groupe cible.
Selon les gestionnaires de patrimoine, pour satisfaire les millénials, il faut associer haute technologie et touche personnelle. D’après le rapport d’Accenture sur les millénials et l’argent, deux tiers de ce groupe cible utilisent déjà un modèle hybride de gestion du patrimoine. Soixante pour cent d’entre eux s’attendent à faire appel en 2025 à des robots-conseillers et à l’automatisation. Le secteur financier asiatique s’engage déjà dans cette voie.
Cette évolution s’explique en partie par le fait que les millénials veulent de plus en plus exercer un contrôle sur leurs actifs. Cependant, pas moins de 60 pour cent affirment comprendre les placements aussi bien que les professionnels, ce qui signifie que conseillers et banquiers doivent redoubler d’efforts pour satisfaire ces clients. De plus, leurs exigences en matière de (qualité de la) numérisation sont élevées car ils ont grandi avec elle. Cela pousse les gestionnaires de patrimoine et autres prestataires de services financiers à se préparer à un avenir entièrement numérique, affirme Accenture.
En outre, il apparaît que les millénials accordent une grande importance à la personnalisation de l’expérience dans leur choix de prestataire de services financiers. Il ressort d’une enquête d’Efma intitulée « The Rise of Affluent Millennials » (L’ascension des millénials aisés) que 84 pour cent des millénials demandent des conseils financiers à une seule partie ou personne, mais alternent régulièrement entre différentes plateformes technologiques. Des exemples de cette évolution s’observent en Asie, où les millénials se tournent vers les robots-conseillers parce que ceux-ci leur permettent de choisir entre différentes options en matière de risque, de capital et de marchés d’investissement.
Les consultants affirment que l’ascension des millénials va de pair avec la numérisation et l’intelligence artificielle, et que ce sont ces évolutions qui vont déterminer l’avenir à long terme. Elles viendront également redéfinir le rôle et la portée de la gestion du patrimoine. Selon Accenture et d’autres consultants, cela signifie que si certains acteurs du secteur ne savent pas comment s’adapter, ils ont peu de chance de survivre.
D’après leurs enquêtes, les millénials considèrent l’argent différemment des générations précédentes et les exigences qu’ils imposent à leurs prestataires financiers sont elles aussi d’un autre ordre. Ils ont aussi d’autres préférences quant aux types de placements dans lesquels ils veulent investir.
D’après l’enquête de Deloitte sur les millénials, 39 pour cent du groupe cible à Singapour investissent sur les marchés financiers et 30 pour cent choisissent d’acheter des biens immobiliers. Selon HSBC, 2 millénials sur 5 ont en effet pour ambition de posséder plus d’une propriété. Un autre rapport intéressant, réalisé récemment par Bankrate, indique que les millénials préfèrent conserver des liquidités en cette période d’incertitude, alors que leurs parents penchent fortement pour les placements en actions.