Le prix du baril de pétrole s’est envolé lundi matin, passant à près de 72 dollars. Cette augmentation de 20 pour cent est la conséquence de l’attaque perpétrée ce week-end sur des sites de production situés à Abqaiq et Khurais, en Arabie saoudite.
Juste après neuf heures, les cours du pétrole (Brent) étaient encore 9 pour cent plus élevés que la veille, soit plus de 65 dollars le baril.
L’augmentation des cours du pétrole a été motivée par la prévision selon laquelle l’Arabie saoudite pourrait mettre un certain temps à remettre à niveau sa production pétrolière. D’après une déclaration du ministère de l’Énergie, l’attaque de drones sur une raffinerie a touché la moitié de la production pétrolière du pays. Dans le même temps, le ministère a déclaré que la production pourrait être relancée dès lundi – intégralement ou partiellement, difficile de le savoir.
Suite à l’annonce de l’attaque perpétrée dans la nuit de vendredi à samedi et revendiquée par les rebelles houthis, issus du Yémen voisin en pleine guerre civile, revendication par ailleurs contestée par les États-Unis, le marché boursier saoudien a perdu dimanche 2,3 pour cent.
Lundi, les bourses européennes étaient légèrement en perte. À 1 503 dollars par once troy (31,3 grammes), le cours de l’or a pris plus d’1 pour cent.
Iran
Le gouvernement américain tient l’Iran pour responsable de l’attaque sur la raffinerie et un champ pétrolifère en Arabie saoudite. Les deux pays sont opposés, tant au Yémen qu’en Syrie. L’Iran réfute l’accusation dont il fait l’objet.
Peu après l’attaque, Eurasia Group, un bureau d’études américain actif entre autres en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, estimait déjà que les cours du pétrole pouvaient augmenter de 2 à 3 dollars s’il s’avérait que la production pouvait être ralentie pendant une période prolongée. À Abqaiq, à l’est du pays, se trouve la plus grande raffinerie du pays, qui produit chaque jour 7 millions de barils. Simultanément, une autre attaque de drones a frappé le champ pétrolifère de Khurais, le deuxième plus important du pays.
Selon les analystes, si les Saoudiens doivent suspendre la moitié de leur production journalière, cela reviendra à suspendre environ 5 pour cent de la production journalière mondiale. Ainsi, en août, le pays a produit 9,85 millions de barils par jour. « Il est quasiment impossible de surestimer l’effet de ces attaques. Abqaiq est le centre névralgique du secteur énergétique dans le pays », a déclaré Helima Croft, experte en matières premières chez RBC Markets Capital, sur CNBC. « Même si les exportations ne sont ralenties que pendant 24 à 48 heures, la réputation d’invulnérabilité est entachée. »
La compagnie pétrolière nationale Aramco va être introduite en bourse dans un proche avenir.