Federaal parlement, België
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Les mauvaises nouvelles concernant la situation budgétaire de notre pays ne cessent d’arriver. Mardi, le comité de suivi, un groupe de hauts fonctionnaires qui surveille le budget, a annoncé que cette année, nous nous enfoncerons encore plus dans le rouge de 788 millions que prévu. Cette détérioration est principalement due aux mesures supplémentaires de Covid, qui, espérons-le, ne pèseront sur le budget que cette année. Le pire est que, selon les estimations, nous continuerons à avoir un déficit de plus de 20 milliards d’euros, soit environ 4 à 5 % du PIB, dans les années à venir. 

Ce dérapage budgétaire annuel pousse notre dette publique toujours plus haut, malgré des taux d’intérêt bas, pour atteindre 122 % du PIB en 2026.

C’est ce qu’écrit Belfius dans un récent document de recherche.

Ce n’est pas seulement une conséquence de la crise du Covid, qui a réduit les recettes pour couvrir les dépenses courantes. La situation budgétaire de notre pays n’était déjà pas rose avant Covid-19. En outre, les coûts du vieillissement commencent à augmenter, comme l’a montré une fois de plus le rapport du Comité d’étude sur le vieillissement la semaine dernière. Ici aussi, il n’y a que du catastrophisme.

Les coûts sont à nouveau estimés plus élevés, conséquence de l’augmentation des pensions minimales et des pensions pour les indépendants par le gouvernement fédéral. D’ici 2050, les pensions, les soins de santé et les autres dépenses sociales coûteront quelque 26 milliards de plus chaque année par rapport à 2019. Mais les prochaines années en particulier seront rapides, avec un coût supplémentaire de 15 milliards d’ici 2026.

Tous les regards sont donc tournés vers la réforme des retraites que la ministre des Pensions Carine Lalieux mettra sur la table en septembre. La réaction du ministre au rapport de la Commission sur le vieillissement laisse présager le pire pour le budget. Elle minimise les coûts et affirme que l’allongement de la durée de vie et les pensions dignes sont un succès. Toutefois, une réforme des pensions est nécessaire pour réduire les coûts. L’effet pourrait être important. Nous pouvons le constater dans le graphique ci-dessous, qui résume les estimations des coûts du vieillissement dans les rapports annuels de la Commission sur le vieillissement au cours des 20 dernières années.

Année après année, les estimations de dépenses continuent d’augmenter. Ce n’est qu’en 2015 que l’on constate une forte baisse due à la réforme des retraites du gouvernement Michel. Les conditions d’éligibilité à la retraite anticipée ont été renforcées et l’âge légal de la retraite a été porté à 66 ans en 2025 et à 67 ans en 2030.

Le gouvernement actuel espère maintenir le vieillissement de la population à un niveau abordable en faisant travailler davantage de personnes et en stimulant la croissance. Mais nous n’avons pas encore vu de mesures concrètes sur le marché du travail pour augmenter le taux d’emploi. 

En outre, le Comité d’étude sur le vieillissement tient déjà compte dans ses projections d’une augmentation du taux d’emploi de 68,9 % à 75,4 % sur l’horizon de projection 2019-2070, et d’une croissance économique relativement élevée à l’avenir. Il est donc nécessaire d’investir dans la croissance et l’emploi pour éviter que la facture ne s’alourdisse encore.

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Source : Calculs de Belfius basés sur les rapports SCvV de 2002 à 2021.

Enfin, les autorités régionales connaissent également d’importants problèmes budgétaires, bien qu’elles ne supportent pratiquement aucun coût de vieillissement. La semaine dernière, le SERV (Conseil socio-économique de Flandre) a tiré la sonnette d’alarme concernant le budget flamand.

Sans efforts d’assainissement supplémentaires, le déficit oscillera autour de 3 milliards dans les années à venir et le taux d’endettement flamand doublera d’ici 2024, lorsqu’il atteindra presque 100 % des recettes annuelles flamandes. Les dépenses supplémentaires en matière de soins et d’éducation, ainsi que les plans de relance, pèsent sur le budget.

En outre, les recettes flamandes, notamment les subventions fédérales, n’augmentent que modérément avec la reprise économique.

En Belgique francophone, le ministre du budget Frédéric Daerden a clairement indiqué au début du mois que la situation est intenable. Là aussi, le déficit ne s’améliorera pas ces prochaines années et nous nous dirigeons vers un doublement du taux d’endettement d’ici la fin de la législature. La Région wallonne et Bruxelles ne sont guère mieux loties, avec un taux d’endettement de 190 % et 180 %, respectivement, de leurs recettes annuelles l’année dernière.

 

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