Plus de la moitié des influenceurs financiers – ou « finfluenceurs » – omettent souvent de signaler de manière appropriée qu’ils font la promotion de produits ou de services. Les entreprises d’investissement qui sponsorisent ces finfluenceurs doivent prendre leurs responsabilités et leur proposer une formation en conformité.
Une étude interne réalisée par l’institut CFA montre que les finfluenceurs sont devenus une source importante d’informations financières, en particulier pour les jeunes investisseurs n’ayant pas reçu d’éducation financière formelle ou n’ayant pas accès à des conseils réglementés. Pour Rhodri Preece, responsable de la recherche au CFA, il est impératif que les régulateurs améliorent leur collaboration et que les politiques des plateformes ainsi que les attentes en matière de conformité soient clarifiées.
Le CFA, qui fournit une formation aux professionnels de l’investissement et applique également un code éthique, a inclus de jeunes investisseurs dans une enquête par le biais de groupes de discussion et analysé 110 contenus sur YouTube, TikTok et Instagram. Ces derniers ont été classés en trois catégories : promotions, accompagnement et recommandations. Alors que les conseils ont été jugés utiles pour l’éducation des jeunes investisseurs, les promotions ont suscité des inquiétudes en raison d’incohérences dans la fourniture d’informations.
Des régulateurs tels que l’AFM aux Pays-Bas et l’AMF en France ont déjà mis en évidence les risques associés aux activités des finfluenceurs, tels que la manipulation de marché. Bien qu’une part significative des investisseurs de la génération Z considère les influenceurs comme essentiels à leurs décisions d’investissement, les études portant sur l’impact réel de ces derniers restent limitées.
Rhodri Preece est convaincu que les médias sociaux peuvent constituer un canal constructif pour la diffusion d’informations sur l’investissement, en offrant un contenu à la fois accessible et attrayant. Il souligne l’importance de l’éducation pour garantir une bonne compréhension et le respect des règlementations.
« Les médias sociaux et les influenceurs peuvent combler efficacement le déficit d’information », déclare Rhodri Preece, faisant allusion au faible niveau d’éducation financière formelle chez les jeunes investisseurs. Il ajoute que les influenceurs peuvent jouer un rôle crucial dans l’éducation financière, à condition que cela aille de pair avec des cadres et communications appropriés.
La préférence pour les interactions numériques et les questions de coût sont des raisons pour lesquelles les consommateurs de services financiers peuvent préférer les médias sociaux aux contacts avec les conseillers traditionnels. Rhodri Preece souligne que, malgré les aspects positifs, les consommateurs doivent vérifier leurs informations et ne pas se fier uniquement aux médias sociaux pour leurs décisions d’investissement.