Il n’existe pas de ‘relation statique significative’ entre une courbe de rendement inversée et un rendement attendu des actions. Telle est la conclusion à laquelle est parvenu le chercheur Gertjan Verdickt de l’Université d’Anvers sur la base de ses propres recherches.
La publication de l’étude intervient à un moment intéressant, maintenant que les marchés s’inquiètent de l’inversion de la courbe de rendement et de la croyance largement répandue sur le marché qu’il s’agit d’un signe de ralentissement rapide de l’économie.
Cependant, Gertjan Verdickt a étudié la courbe de rendement inversée en Belgique depuis 1840 ainsi que la corrélation de celle-ci avec la Bourse de Bruxelles. Sur la base de son étude, le chercheur arrive à la conclusion que les rendements moyens semblent plus faibles après une période d’inversion des rendements, mais n’ose pas conclure à l’existence d’une ‘relation statique significative’ entre la courbe de rendement inversée et le rendement des actions.
Sa conclusion est basée sur deux modèles de régression. Pour le premier, il s’est penché sur le rendement des dividendes en tant que prédicteur du rendement attendu. En outre, il a examiné si la courbe de rendement inversée est un prédicteur du rendement et de la croissance des dividendes sur les douze mois suivants.
Gertjan Verdickt affirme dans son étude que lorsqu’on regarde le rendement des dividendes, il n’existe qu’une preuve modeste pour les prévisions de bénéfice, à savoir 0,11 avec une statistique t de 1,69. Il n’attache donc pas beaucoup d’importance au résultat, car la preuve dépend également fortement de la question de savoir si le dividende est réinvesti ou non.
Même pour le deuxième modèle de régression, la preuve statistique n’est pas apportée de façon convaincante, estime Verdickt. En règle générale, une courbe de rendement inversée ne se traduit pas par un rendement négatif des actions au cours des douze mois suivants.
Le chercheur rappelle que ses conclusions s’inscrivent dans le droit fil d’une étude menée cette année par Kenneth French et Eugene Fama. Les deux scientifiques déconseillent aux investisseurs de passer des actions aux obligations en cas de courbe de rendement inversée, car cela entraînerait la perte de la ‘prime positive et inconditionnelle sur actions’.
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