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La compagnie gazière russe Gazprom a informé la compagnie énergétique polonaise PGNiG qu’elle cessera de fournir du gaz à partir de mercredi 8 heures. Cela s’appliquerait également à la Bulgarie. La raison en est que les Polonais et les Bulgares refusent de payer le gaz russe en roubles, et non en devises fortes comme le stipulent les contrats.

L’escalade du conflit entre la Russie et l’Occident (à propos de l’invasion de l’Ukraine) entre donc dans une nouvelle phase. Le prix du gaz en Europe a augmenté de 17 % à un moment donné de la journée. 

En partie en réaction à cette nouvelle, les bourses américaines ont encore chuté mardi : le S&P a perdu 2,38 %, le Nasdaq a cédé 3,95 %. Les pertes en Europe ont été limitées à environ 1,5 % mardi. En Asie également, les bourses ont clôturé mercredi avec des pertes allant jusqu’à 1,92 % (Corée du Sud). 

Jeu de puissance pour le gaz 

La demande de la Russie que les livraisons de gaz et de pétrole soient payées en roubles russes est liée au fait que la Russie s’est vu refuser l’accès au système international de paiement Swift et que, de plus, plus de 600 milliards de réserves de change ont été gelés. La Russie souhaite être payée en roubles pour son gaz, notamment afin de renforcer le pouvoir d’achat du peuple russe. 

Cette tentative d’annuler, ou du moins de réduire, l’effet des sanctions occidentales se heurte au refus de l’Europe. La Pologne, en particulier, s’oppose fermement aux paiements en roubles. La société PGNiG affirme également ne pas avoir de dettes envers Gazprom.

PGNiG a été informée qu’aucun gaz ne circulera dans le gazoduc de Yamal, qui traverse le pôle, à partir de mercredi. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré mardi soir, à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand le chancelier Olaf Scholz à Berlin, que son pays dispose de réserves énergétiques suffisantes. Il sera toutefois passionnant de voir ce que fera l’Allemagne si elle est également sommée de payer en roubles - après tout, l’Allemagne dépend à 50 % du gaz russe pour son approvisionnement énergétique. 

Auparavant, l’Allemagne avait décidé d’interrompre le projet Nordstream 2 (photo), qui avait été lancé avec la Russie, en raison de la guerre en Ukraine.

Troisième guerre mondiale

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, n’a pas exclu mardi une troisième guerre mondiale, car, selon lui, l’Occident s’immisce de plus en plus dans la guerre en Ukraine en fournissant des armes et en partageant des informations. Là encore, il n’a pas exclu que Moscou se sente obligé de déployer des armes nucléaires tactiques. 

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