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Pour Monika Kumar (Lazard Fund Managers), les événements géopolitiques de ces derniers mois pavent une voie favorable pour les sociétés exposées sur la mitigation et l’adaptation au changement climatique. 

« Le contexte géopolitique et la recherche d’une plus grande indépendance énergétique en Europe vont être un facteur de soutien aux stratégies d’investissements cherchant à mitiger l’impact du changement climatique », souligne Monika Kumar (Lazard Fund Managers), « notamment dans le domaine du développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité) ». 

Attrait bruxellois

La carrière de Monika Kumar est passée par Candriam, où elle s’occupait des stratégies axées sur les enjeux climatiques et la circularité de l’économie. En compagnie de son collègue Koen Popleu, elle a quitté Candriam en décembre 2021 pour rejoindre Lazard Fund Managers, dans le but de développer une nouvelle offre thématique, avec un premier fond qui devrait prochainement voir le jour sur les enjeux climatiques. « Dans cette stratégie, nous allons mettre l’accent sur les entreprises qui formulent des solutions pour lutter contre le changement climatique, tant pour limiter les émissions de CO2 que pour s’adapter aux changements qui vont découler du dérèglement climatique ». 

Depuis une vingtaine d’années, les équipes de gestion de fonds ont plutôt eu tendance à quitter Bruxelles pour partir vers Paris (BNP Paribas Asset Management) ou Amsterdam (NN Investment Partners). L’établissement d’une nouvelle équipe de gestion à Bruxelles est donc un événement suffisamment rare pour ne pas être souligné. 

« Avec les solutions technologiques qui existent aujourd’hui, Koen et moi avons l’opportunité d’être en contact régulier avec les équipes de LAM (Lazard Asset Management) situées à Londres ou New York, avec qui nous travaillons exclusivement et quotidiennement. En outre, comme nous étions déjà basés à Bruxelles et le groupe disposait de bureaux dans la capitale, c’était une solution logique et plus facile d’un point de vue personnel. Enfin, nous avons récemment renforcé notre équipe en engageant deux analystes, avec quatre personnes dédiées à cette stratégie et travaillant à partir de Bruxelles ». 

Stratégie d’investissement

Pour la partie du portefeuille exposée sur limitation des émissions, les solutions porteront par exemple sur le déploiement des énergies renouvelables ou sur l’installation des capacités de stockage. « Une entreprise comme Solaredge (qui produit des onduleurs solaires et des solutions de stockage) répond ainsi parfaitement à ce que nous recherchons dans cette stratégie, avec une pureté thématique maximale (93% du chiffre d’affaires sur les énergies renouvelables, 3% dans le stockage, et 4% en efficience énergétique) ».

Une autre partie de cette poche visant limiter les émissions va investir sur les solutions visant une meilleure efficience énergétique (meilleure isolation, éclairage moins énergivore, etc),  avec par exemple un groupe comme DSM qui va produire des suppléments alimentaires pour les vaches qui vont réduire fortement les émissions de CO2 des troupeaux de vaches. Enfin, pour la partie du portefeuille investie sur l’adaptation au changement climatique, le portefeuille va investir principalement sur la gestion des ressources en eau (sécheresse, inondation, etc). 

Pureté et durabilité

« Nous travaillons en collaboration avec toutes les équipes d’analystes de LAM pour être certains que des opportunités d’investissements n’échappent pas à notre attention, afin de pouvoir capturer une thématique sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Pour les voitures électriques, le panorama sectoriel va des producteurs de voitures à l’installation des bornes de recharge en passant par la fabrication de batteries ainsi que leur recyclage ». 

« Il faut que l’entreprise ait un niveau élevé de pureté par rapport à son thème d’investissement ». Une fois les opportunités identifiées, la sélection va prendre en compte des critères plus financiers, comme la croissance organique de la société dans le futur, sa position concurrentielle (barrière à l’entrée, etc), son équipe dirigeante, son endettement et ses pratiques sur différents critères ESG

« La valorisation est la dernière étage de ce processus, et va permettre de déterminer les perspectives de hausse des différentes lignes du portefeuille, avec l’ambition d’avoir un taux de rotation assez faible des positions en portefeuille. Et naturellement, cette stratégie globale va avoir un biais assez marqué vers des actions de croissance, avec une exposition géographique qui va davantage privilégier l’Europe au vu de la disponibilité des entreprises spécialisées sur ces thématiques ». 
 

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