Les fonds d’investissement qui détiennent des actifs illiquides et difficiles à vendre, mais qui calculent leur valeur nette d’inventaire sur une base quotidienne, peuvent déclencher la volatilité et accroître l’impact des chocs sur les marchés financiers, surtout en période de turbulences.
C’est ce qu’affirme le Fonds monétaire international (FMI) dans une note d’orientation adressée à la communauté financière.
Les fonds d’investissement qui permettent aux investisseurs d’acheter ou de vendre leurs actions sur une base quotidienne constituent un élément important du système financier. Ils offrent aux investisseurs des possibilités d’investissement et financent les entreprises et les gouvernements.
Les fonds communs de placement à capital variable, comme on les appelle, ont connu une croissance considérable au cours des deux dernières décennies, avec 41 000 milliards de dollars d’actifs dans le monde cette année. Cela représente environ un cinquième des actifs du secteur financier non bancaire, selon le FMI.
Ces fonds peuvent investir dans des actifs relativement liquides tels que des actions et des obligations d’État, ou dans des titres moins fréquemment négociés tels que des obligations d’entreprise. Cependant, les avoirs les moins liquides sont potentiellement très vulnérables. Les investisseurs peuvent vendre des actions quotidiennement à un prix fixé à la fin de chaque session de négociation, mais les gestionnaires de fonds peuvent mettre plusieurs jours à vendre des actifs pour répondre à ces rachats, surtout lorsque les marchés financiers sont volatils.”
Un tel décalage de liquidité peut être un gros problème pour les gestionnaires de fonds lorsque beaucoup d’argent sort de ces fonds, car le prix payé aux investisseurs peut ne pas refléter tous les coûts de négociation associés aux actifs qu’ils ont vendus. Au lieu de cela, les investisseurs restants supportent ces coûts, ce qui les incite à racheter des actions avant les autres, ce qui peut entraîner une pression à la sortie en cas de baisse du sentiment du marché.
Sous la pression de ces investisseurs, les fonds peuvent être contraints de vendre rapidement des actifs, ce qui accentue la pression sur les valorisations. Cela aurait pour effet d’amplifier l’effet du choc initial et de compromettre potentiellement la stabilité du système financier.
Pandémie
Selon le FMI, c’est probablement l’évolution à laquelle nous avons assisté pendant les turbulences du marché lorsque la pandémie a éclaté. Les fonds à capital variable ont ensuite été contraints de vendre des actifs lorsque les sorties de fonds atteignaient 5 %.
Au-delà des turbulences du marché induites par la pandémie, notre analyse montre que les rendements des actifs détenus par des fonds relativement illiquides ont tendance à être plus volatils que ceux d’actifs similaires moins exposés à ces derniers, en particulier pendant les périodes de tension du marché. Par exemple, lorsque les liquidités se tarissent comme en mars 2020, la volatilité des obligations détenues par ces fonds peut augmenter de 20 %.”
Ceci est également important pour les économies de marché émergentes. Une baisse de la liquidité des fonds basés dans les économies établies peut avoir d’importantes retombées transfrontalières et accroître la volatilité du rendement des obligations d’entreprises des marchés émergents, conclut le FMI.