Ce n’est pas une surprise, mais le FMI pense lui aussi que les actions et les obligations sont maintenant devenues très chères.
Le décalage entre l’économie réelle et l’économie financière laisse également le Fonds monétaire international (FMI) perplexe. Les investisseurs sont extrêmement optimistes, mais nous constatons d’autre part que les dominos commencent à tomber un à un dans l’économie réelle.
Les valorisations des actions et des obligations d’entreprises aux États-Unis ainsi que dans d’autres régions sont particulièrement élevées, a déclaré le FMI dans une mise à jour de son rapport sur la stabilité financière dans le monde.
« Un certain nombre de facteurs pourraient déclencher une réévaluation (à la baisse) des actifs à risque, ce qui ajouterait des tensions financières à une récession économique déjà sans précédent », a déclaré le FMI.
Récemment, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale pour cette année. Le coronavirus a selon lui un impact négatif beaucoup plus important que ce qu’on estimait auparavant.
Obligations d’entreprises
Sur les marchés des obligations d’entreprises, les spreads des émetteurs investment grade sont actuellement relativement sous contrôle, contrairement aux très importants spreads que nous avions observés lors de précédents chocs économiques.
Selon le FMI, les investisseurs semblent parier sur un soutien continu et sans précédent des banques centrales. Lors d’un récent podcast, Jan Longeval avait comparé cette situation à celle d’un « héroïnomane qui a besoin de doses toujours plus fortes pour se défoncer. »
Bulles
Tobias Adrian, le directeur du département des marchés monétaires et de capitaux du FMI, a déclaré que, selon le FMI, il n’y avait cependant aucun signe de bulle des prix des actifs.
« Les bulles sont un concept totalement différent », a-t-il déclaré.
Outre une nouvelle expansion de la pandémie, le rapport souligne également les risques et les dangers d’une augmentation des tensions sociales à travers le monde en réaction à la hausse des inégalités économiques.
Les investisseurs pourraient également être trop optimistes quant au soutien des banques centrales, et les tensions commerciales internationales pourraient éroder la confiance du marché.
Pourtant, les marchés financiers ne semblent pas s’en soucier. Le Dow Jones a déjà augmenté de près de 40 % depuis son point bas de fin mars et l’indice technologique Nasdaq caracole allègrement dans le vert depuis le début de l’année.
Dette des entreprises
Enfin, le FMI souligne également le niveau très élevé de la dette des entreprises dans les pays développés. La dette des entreprises est en forte hausse depuis plusieurs années et se situe maintenant à des niveaux record par rapport au PIB. Les défaillances d’obligations d’entreprises connaissent déjà leur rythme le plus rapide depuis la grande crise financière de 2008. Les faillites peuvent également mettre le secteur bancaire sous pression.
Le FMI exhorte également les instances de réglementation à demander aux banques de suspendre le versement des dividendes tant que la crise du coronavirus fait rage.
Indicateur Buffett
L’indicateur préféré de Buffett, la capitalisation boursière rapportée au PIB, se situe à plus de 150 %, ce qui indique un marché boursier américain historiquement cher. Toutefois, cela ne signifie pas que le krach est imminent, comme on peut également le lire dans cet article.