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L’hydrogène jouera un rôle clé dans la transition énergétique et offrira donc de nombreuses opportunités aux investisseurs. Toutefois, il reste important de ne pas sous-estimer la diversité du marché de l’hydrogène.

C’est ce qui ressort d’un rapport récemment publié par Candriam, ‘Hydrogen power - Enabling a virtuous decarbonisation loop’. Le gestionnaire d’actifs affirme que le secteur a actuellement le vent en poupe et que cette dynamique n’est pas encore terminée.  

Les récentes mesures gouvernementales visant à braquer les projecteurs sur le potentiel de l’hydrogène en tant que source d’énergie du futur ont stimulé la performance de certaines actions hydrogène, et certains cours ont même triplé au cours des douze derniers mois. 

Vincent Compiègne, deputy head of ESG investment & research ESG chez Candriam, explique : « Les gouvernements, les investisseurs et les secteurs mettent tout en œuvre pour respecter l’Accord de Paris sur le climat. C’est pourquoi nous devons trouver des solutions énergétiques alternatives à même de renforcer notre engagement mondial à devenir une économie à faible émission de carbone. L’hydrogène ne sera pas le seul moyen de devenir neutre en CO2, mais pour des secteurs spécifiques tels que la production d’acier et de ciment, il peut conduire à une intensité énergétique moindre par rapport aux sources traditionnelles. En outre, notre étude a montré que les progrès technologiques et la baisse des coûts des énergies renouvelables ont fait de l’hydrogène une opportunité attrayante à long terme pour les investisseurs. »

Marché de l’hydrogène extrêmement diversifié

Toutefois, le rapport souligne également que le marché de l’hydrogène est très diversifié et que les investisseurs à long terme doivent avant tout être attentifs à la taille du marché potentiel de l’hydrogène ainsi qu’au stade de développement des différents projets.

En effet, les technologies de l’hydrogène se trouvent à différents stades de développement selon la manière dont elles sont utilisées et selon les exigences des différents secteurs. Par exemple, il existe des applications pour des trains qui sont déjà en phase de test, mais aussi d’autres qui ne seront pas économiquement réalisables avant 20 ans au plus tôt. Cela permet aux investisseurs de se diversifier entre différents projets, échéances ou modèles commerciaux.

Tout comme Candriam, Goldman Sachs Global Investment Research (GIR) considère l’hydrogène comme le principal moteur de la transition énergétique. Michele della Vigna (photo), Commodity Equity Research Unit Leader, étudie depuis plusieurs années déjà l’impact économique du changement climatique, et en particulier pour le secteur de l’énergie. Il est l’un des auteurs de l’étude approfondie ‘Carbonomics: The Future of Energy in the Age of Climate Change’. 

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Tournant historique

« Nous nous trouvons maintenant à un tournant historique où les investisseurs commencent à calculer des coûts d’investissement totalement différents pour les entreprises à forte intensité de CO2. Pour ces entreprises, il devient donc plus difficile de financer leurs activités commerciales, ce qui a également un impact négatif sur leur capacité à financer de nouveaux projets d’hydrogène. Cela crée en quelque sorte un cercle vicieux, dans lequel les investissements énergétiques sont de plus en plus alloués aux technologies à faible intensité de carbone, tandis que les entreprises à forte intensité de carbone sont de plus en plus désavantagées », explique Della Vigna lors d’un entretien avec Fondsnieuws.

Selon lui, la divergence ne fera en outre que s’accroître. « Tant les investisseurs que la société restent axés sur la réduction des émissions de CO2, et je vois que cela ne fera qu’augmenter à l’avenir. »

Cela signifie-t-il la fin des géants traditionnels de l’énergie ? Pas du tout, estime Della Vigna. « Au contraire, les grandes entreprises énergétiques peuvent justement contribuer à la transition énergétique. Grâce à leur taille, elles sont capables d’investir dans des projets de transition énergétique complexes. » Des projets qui, selon lui, doivent également pouvoir bénéficier de faibles coûts d’investissement. « En effet, les grandes compagnies pétrolières deviennent ainsi des entreprises énergétiques plus larges et le pétrole représente déjà moins de 50 % de leur chiffre d’affaires. »

 

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